Sur les conseils de nombreux voyageurs, je prends la direction d’Arequipa, au sud-ouest du Pérou pour rejoindre le canyon de Colca, le deuxième canyon le plus profond au monde. Le premier, le canyon de Cotahuasi, étant aussi au Pérou, à quelques kilomètres, et ne dépassant Colca que de 135 m. Encore une étape extraordinaire avec de jolies rencontres. Petit échauffement avant le trek du Salkantay à Cusco.
C’est en bus de nuit que je quitte Puno le jeudi 22 octobre direction Arequipa. J’arrive dans la deuxième ville du pays vers les 6h du matin. J’en repars à 9h30 direction Cabanaconde, le petit village au cœur du canyon de Colca. Ce bus sera d’une lenteur déconcertante. Un trajet qui devrait prendre 4h-4h30 en met 7h ! Je fais la connaissance dans le bus d’un certain nombre de voyageurs qui comptent visiter le canyon en solo (sans passer par un tour). Et plus particulièrement je rencontre Lavinia, une conscrite anglaise, prof de français et d’italien à Londres.
Arrivés à Cabanaconde, nous nous retrouvons tous à l’auberge Pachamama. Avec Lavinia et un couple de hollandais, nous allons contempler le coucher de soleil sur le canyon. Puis on se donne rendez-vous le soir au resto de l’hôtel pour manger des pizzas au feu de bois, avec une petite touche péruvienne. Un vrai régal je dois dire… En discutant autour d’une pizza, on se met d’accord avec Lavinia sur un itinéraire d’un jour et demi dans le canyon, avec pour objectif de prendre un bus de nuit dimanche soir pour Cusco.
Le vendredi, départ matinal pour faire le tour des “miradors” en haut du canyon. On prend un bus qui nous dépose au Mirador del Condor. La vue sur le canyon est à couper le souffle. On peut normalement y voir des condors du point de vue, mais ce ne sera pas notre jour. On prend ensuite un autre bus qui retourne sur Cabanaconde, et on s’arrête au point de vue suivant. Et de là, nous retournons au village à pied en passant par un autre mirador. Ce petit tour vaut vraiment la peine, car il permet d’apprécier le canyon d’en haut et offre des vues splendides.
De retour à Cabanaconde, on déjeune dans un petit resto typique. Puis, après un petit café, on commence la randonnée pour descendre au fond du canyon. L’idée est de rejoindre une oasis, tout en bas du canyon, et d’y passer la nuit. Et le lendemain, on remontra par le même chemin jusqu’à Cabanaconche. Des itinéraires de plusieurs jours permettent de faire le tour des villages du canyon et de visiter l’autre versant, mais Lavinia et moi préférons rejoindre Cusco au plus tôt pour faire un trek là-bas. Il faut donc faire des choix.
La descente au fond du canyon se fait en 2h30. Plus de 1000 m de dénivelé négatif, qu’il faudra remonter le lendemain au petit matin. Le canyon est superbe. Descendre au fond permet de mieux se rendre compte de sa profondeur et offre différents points de vue. Au fond du canyon se trouve le village de Sangalle, où les trekkeurs viennent trouver refuge pour la nuit. On le surnomme l’Oasis, et il faut bien reconnaitre qu’il en a tout l’air.
L’hébergement est assez rustique, mais cela ajoute un peu de charme à la rando. Le lendemain, nous reprenons la rando dans l’autre sens, et entamons l’ascension du canyon à l’aube. Les trois heures qui suivront sera éprouvante, mais c’est tout fiers de nous que nous atteignons Cabanaconde en fin de matinée. Voilà qui nous donne tout juste le temps de déjeuner, et on prend à 13h pour Arequipa. Cette fois-ci, c’est en mini-bus que nous partons et il ne nous faudra que 4h30 pour rejoindre le terminal de bus. A 20h30, nous sommes en route pour Cusco à bord d’un bus de nuit.
Je suis encore très content d’avoir suivi les conseils de mes acolytes voyageurs. Le canyon de Colca vaut réellement le détour. Et en plus de ça, cette petite excursion m’a permis de faire la connaissance de Lavinia, avec qui le courant est de suite passé et qui partagera un bout de chemin avec moi encore six jours. La magie du voyage en solo… Faire des rencontres auxquelles on ne s’attend pas, et qui marquent à vie.