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La ruta del Pisco, Huacachina et Paracas

Après un mois et demi en altitude, je quitte les hauteurs de l’altiplano et rejoint la côte péruvienne pour prendre un peu d’air. Première fois que je vois l’Océan Pacifique depuis l’Amérique du Sud. Et le programme est plutôt sympathique : dégustation de Pisco, le fameux alcool péruvien originaire de cette région, sandboarding et “buggy” sur les dunes de sable de Huacachina, jolie croisière vers les Iles de Balletas et leurs colonies de phoques, pingouins et multitude d’oiseaux qui y vivent à l’année, et enfin promenade dans la Reserva Nacional de Paracas.

Sur les bons conseils de Lavinia, je choisis de passer par Ica et Paracas, avant de remonter vers le nord. Le Pérou ce n’est pas que la haute montagne et des ruines incas, c’est aussi une très longue côte et de jolies plages. Cela me semble donc indispensable de découvrir cette facette du pays, même si cela veut dire faire des choix pour la suite de l’itinéraire, et notamment renoncer à la visite de la capitale du pays, Lima.

De Cusco, je prends un bus de nuit le lundi 2 novembre pour Ica, après avoir fêté avec Lavinia la fin de mon cinquième mois en voyage autour d’un ceviche. Eh oui, car le ceviche c’est aussi ce qui m’a motivé à aller visiter la côte péruvienne. Cette spécialité de poisson cru, assaisonné de jus de citron, d’oignions et de piments, vient du Pérou. Et on ne peut trouver de meilleurs ceviches que sur la côte.

Sur le chemin, je passe par Nazca, et ses fameuses lignes que l’on peut observer en avion. Je ferai le choix de ne pas m’y arrêter, pressé par le temps. Et honnêtement les retours que j’ai eu de vols très agités dans des coucous vieillissants ne m’ont pas donné envie de tenter l’expérience. Petit incident de bus juste après avoir passé Nazca : le moteur s’arrête et le conducteur nous indique que son tableau de bord ne marche plus. On est donc transféré une heure plus tard dans un autre bus jusqu’à Ica. Les aléas du voyage en bus.

A Ica, je prends un taxi pour Huacachina, une oasis, à quelques kilomètres de la ville, en plein cœur d’un désert de sable et d’impressionnantes dunes de sable. A 11h, je pars en compagnie de trois colombiens faire le tour des vignobles de la région, qui produisent du vin et distillent le fameux Pisco, liqueur nationale à base de raisins et ingrédient principal de l’excellent cocktail Pisco Sour. La visite est intéressante, on nous explique les procédés pour distiller le Pisco et surtout on nous fait gouter vin, Pisco pur et crème de Pisco (sorte de bailey à base de Pisco). Le vin est franchement moyen, pour ne pas dire imbuvable ; le Pisco dans toutes ses formes est par contre excellent.

Après un petit-déjeuner très frugal et 15 heures de bus, la douzaine de shots de Pisco me met chaos rapidement. On va ensuite déjeuner dans le marché d’Ica un repas complet pour quelques broutilles. Puis, je rentre me reposer quelques heures à l’auberge.

En milieu d’après-midi, je participe à une excursion dans les dunes de sable de Huacachina. Au programme, promenade dans les dunes à bord d’un “buggy”, sorte de quad qui peut transporter plusieurs personnes, et conduit par un fou furieux du volant, qui nous fait dévaler les dunes à grande vitesse. A l’arrière du buggy, je saute de mon siège non stop, manquant de me fracasser le crane contre le toit plus d’une fois. Heureusement qu’il y a des ceintures qui te maintiennent verticalement… Je ne savais pas vraiment dans quoi je m’embarquais quand j’ai réservé le tour, mais c’était un peu plus violent que ce que j’imaginais. Cela dit, c’était plutôt fun, même si j’ai cru y rester à plusieurs reprises.

En plus du tour en buggy, on s’arrête en haut de quelques séries de dunes pour les dévaler sur une planche de surf. Pas facile de tenir debout quand on n’a jamais fait de snow-boarding comme moi, mais on s’amuse quand même bien. Le coucher de soleil sur les dunes est très joli, même s’il faut reconnaitre que l’on est très très loin des dunes de Namibie ou du Sahara…

Le mercredi 4 novembre, je quitte l’oasis d’Huacachina aux aurores à bord d’un mini-bus, qui me dépose à Paracas, à 45 minutes d’Ica, sur la côte pacifique. Je n’ai pas vu l’Océan depuis l’Uruguay, et c’était la côte atlantique. Là par contre, c’est ma première fois sur la côte pacifique depuis l’Amérique du Sud. J’embarque dans un bateau pour deux heures de croisière jusqu’aux iles de Ballestas, au large de Paracas.

C’est un petit havre de paix pour une multitude d’animaux qui y trouvent refuge à l’année. On y verra des centaines de lions de mer, pingouins, pélicans, cormorans, mouettes et autres oiseaux dont j’ignore le nom. Il fut un temps où l’on venait récolter le “guano” (excréments d’oiseaux, utilisés comme fertilisants en agriculture) par couches de 8 mètres ! Avec le changement climatique, l’ile abrite moins d’oiseaux que par le passé, mais le guano est toujours récolté régulièrement, à moindre mesure.

En route pour les iles, on croisera une sympathique colonie de dauphins, qui fera le tour de notre bateau. Ou plutôt du bateau de “pêcheurs”, qui pour une raison inconnue jette des sauts de poissons à la mer, tandis que les bateaux de touristes gravitent autour. Sympathique rencontre donc. Fortuite ? Pas vraiment… Cette mise en scène me dérange un peu ; je n’aime pas le principe d’attirer des animaux avec de la nourriture pour satisfaire le touriste. D’autant que voir des dauphins en bateau est loin d’être difficile…

Nous longeons les côtes de la Reserva Nacional de Paracas sur le chemin, et observons le fameux Chandelier (ou le Cactus selon les locaux), une impressionnante gravure sur le flanc de la montagne sur laquelle on ne sait encore très peu de choses, si ce n’est qu’elle aurait été réalisée par le peuple des Caracas plus de 2000 ans avant JC ! A quelques dizaines de kilomètres de là, les lignes de Nazca sont aussi un immense mystère, et d’après les scientifiques n’ont aucun lien avec le Chandelier de Paracas. C’est fascinant tout ce mystère autour des civilisations pré-colombiennes, qui n’auront laissé que très peu de traces, mais quelles traces…

Après la croisière, je continue la visite de la Reserva Nacional de Paracas, de la terre cette fois-ci. C’est un véritable désert qui longe la côte, et qui n’est autre que le désert d’Atacama, qui s’étend sur des centaines de kilomètres, depuis San Pedro de Atacama où j’étais il y a un mois exactement au Chili. Toute la zone était une mer il y a des millions d’années. Un musée explique la géologie du lieu dans le détail. Les points de vue sur la côte sont de toute beauté.

En milieu d’après-midi, je commence mon marathon de bus pour rejoindre Huaraz, au nord-est de Lima, à nouveau dans la montagne à plus de 3000 m. Je prends un collectivo pour la ville de Pisco à 20 minutes de Paracas, puis un autre qui me dépose sur un carrefour avec l’autoroute panaméricaine qui longe toute la côte ouest américaine. Et de là, je prends un bus de quatre heures et demi pour Lima. Arrivé à 21h30 à Lima, je repars deux heures plus tard en bus de nuit pour Huaraz. C’est tout ce que je verrai de la capitale péruvienne… Sans regret, je ne suis pas un amateur de grande ville en voyage, et je préfère passer les derniers jours que j’ai au Pérou dans la nature ou dans des endroits uniques, telles que des ruines des civilisations pré-colombiennes.

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