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Huaraz et le parc national de Huascarán

Retour dans la montagne, après deux jours sur la côte péruvienne. Direction la Cordillère Blanche et son superbe parc national de Huascarán. La ville de Huaraz est le point de départ de la majorité des treks pour explorer la région. Le Santa Cruz trek est le plus connu et permet d’observer de près la chaine de montagne en 5 jours. A la place de cette longue randonnée, je choisirai de découvrir deux incontournables : le glacier de Pastoruri à 5250 m et la Laguna 69 à 4600 m.

J’arrive à Huaraz le jeudi 5 novembre à 6h30 du matin. La nuit a été courte, mais j’ai plutôt bien dormi. Je me sens donc de faire une sortie ce même jour. Je me trouve une auberge, et me renseigne immédiatement sur les sorties du jour. Par chance, une excursion d’une journée pour le glacier de Pastoruri commence à 9h du matin. J’ai donc le temps de me changer, petit déjeuner et déposer ma lessive, avant de rejoindre le groupe.

Petit détail que je sous-estime : le glacier se trouve à 5250 m. Je passe donc en l’espace de quelques heures du niveau 0 à 5250 m. La journée s’annonce difficile ! Nous roulons deux bonnes heures au sud de Huaraz avant d’arriver au parc. La fatigue se fait sentir dès que l’on atteint les 4000 m. Une fois dans le parc de Huascarán, nous passons la lagune aux sept couleurs (encore une lagune me direz-vous !) et nous arrêtons devant d’étranges plantes toutes en hauteur, qui appartiendraient à une espèce primitive, datant peut-être de l’époque des dinosaures !

Après deux heures en bus, nous nous arrêtons finalement en contre-bas du glacier, à 5000 m. Une petite marche d’une demi heure permet de le rejoindre. Mais 30 minutes à 5000 m, c’est particulièrement épuisant, en particulier lorsque l’on était sur la côte il y a moins de 15 heures. Le cadre autour est splendide : les imposants sommets qui nous entourent sont enneigés. Une fois à 5250 m, nous arrivons à la lagune du glacier. C’est mon tout premier glacier de si près ! Et c’est impressionnant, vraiment ! Le glacier fond tout doucement, et ne fait pas de bruit. Mais il faut savoir qu’il a perdu plus de 10 fois sa taille en quelques années. On appelle même cet itinéraire la “route du changement climatique” car le réchauffement de la planète se fait particulièrement sentir dans la Cordillère. Plus généralement, sur toute la Cordillère, les glaciers fondent dramatiquement, ce qui inquiète sérieusement les grandes capitales de La Paz, Lima, Quito et d’autres car les glaciers constituent leur principale source en eau douce.

Une des filles du groupe, une Suisse, va se baigner dans le lac du glacier. Je dois dire que je suis impressionné ! Car l’eau est gelée bien sûr, mais il fait loin de faire chaud à cette altitude. L’endroit est magnifique, les reflets des montagnes et du glacier dans le lac sont de toute beauté. On repart à 15h pour rentrer sur Huaraz, avec une petite pause déjeuner dans un attrape-touriste. A la vue des prix dans ce resto, je saute mon tour et ne mange pas. Et quand je repars, j’apprends que les péruviens du groupe ont eu une autre carte, deux à trois fois moins chère. Clairement un aspect qui m’agace au Pérou : l’exploitation du touriste étranger et leur manque total de consistance au niveau des prix d’un touriste à l’autre. On arrive à Huaraz vers 18h, sous une pluie battante.

Le soir, n’ayant pas mangé le midi, je me fais plaisir et m’offre un assortiment de truites dans tous ces états : en ceviche, frite, en filet. Truites fraiches des rivières alentours. Le ceviche restera mon préféré… Après une nuit en bus, je suis content de retrouver un bon lit. Je me couche donc tôt ce soir là.

Le lendemain, vendredi 6 novembre, lever 5h du matin pour être prêt pour mon “pick-up” à 5h45. Direction la laguna 69 dans une autre partie du parc de Huascarán. 3 heures de route pour arriver au parc, après une petite pause dej’ à mi-chemin. A 10h du matin, nous entamons la rando de 4-5h jusqu’à la laguna 69, à 4600 m d’altitude. Avec ses 2h40 de montée, la randonnée n’est pas de tout repos. Mais j’avance vite. A croire que l’on ne perd pas entièrement son acclimatation lorsque l’on redescend. La vraie raison, c’est que le temps est très menaçant, il pleut des gouttes par moments, et je n’ai pas emporté de couche imperméable… Cela me donne donc des ailes.

Tout en montée, on longe une rivière puis l’on passe de superbes cascades, une petite lagune (à mi-chemin, certains, exténués, la prendront pour la lagune 69 et rentreront après l’avoir vu…) et, après encore 50 minutes de montée, nous arrivons enfin à la lagune 69. L’eau du lac est d’une couleur étonnante. Le lac se situe dans une sorte de cratère en demi-lune, entourés de pierriers dangereux et de falaises qui tombent à pic. Des petites chutes d’eau tombent des glaciers quelques centaines de mètres plus haut et alimentent le lac. Quelques minutes après être arrivé, nous entendons comme une avalanche de pierre. Puis quelques secondes plus tard, des dizaines de pierre tombent dans le lac. Drôle de spectacle…

Je déjeune au bord du lac un pic-nic que je m’étais préparé. Puis la pluie tombe d’un coup. Je décide donc de rentrer jusqu’à la voiture. Sur la redescente, je suis surpris par la mauvaise condition physique de certains jeunes, partis avant moi, que je croise jusqu’à la moitié du trajet. Ces derniers n’arriveront jamais jusqu’à la lagune car leur groupe rentrera bien avant. Peut-être est-ce un manque d’acclimatation… Quand on voit des gens monter à 4600 m en converse, on ne s’étonne pas non plus qu’ils ne soient pas habitué à la randonnée en haute montagne…

Je ferai la descente en une heure. La pluie s’est calmé au bout de quelques minutes, puis le soleil est sorti d’un coup. Une fois en bas, je me poserai le long de la rivière plus d’une heure et demi, le temps que les 6 autres personnes de mon groupe n’arrivent. On repart à 15h comme prévu. On atteint Huaraz vers 17h30.

Après ces deux jours dans la Cordillère Blanche, je repars le soir-même pour les ruines de Kuelap. Je devrai enchainer deux bus de nuit et faire escale sur la côte pour rallier la ville de Chachapoyas, à côté de Kuelap. Le trajet commence ce soir à 22h10 et se terminera le dimanche matin à 6h.

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