A nouveau en solo pour les trois derniers jours de mon séjour sur la côte caribéenne, je quitte la région de Santa Marta direction La Guajira, un superbe désert près de la frontière vénézuélienne, un peu plus à l’est. C’est en 4×4 que l’on parcourra le désert en passant par Cabo de la Vela jusqu’à Punta Gallinas, le point le plus au nord du continent sud-américain. Un joli petit périple pour conclure avec brio cette aventure de Sao Paulo jusqu’au nord du continent par la terre.
Samedi 19 décembre, lever à 3h30 du matin pour partir pour Riohacha, à 3h à l’est de Taganga, d’où commence mon tour en 4×4 dans La Guajira. N’ayant que deux jours et demi avant mon vol pour Bogotá, j’ai en effet choisi de passer par un tour organisé pour avoir le temps de tout voir et ne pas en perdre trop dans les transports. Visiter la Guajira par soi-même peut prendre un certain temps et ne permet pas de passer partout, les transports étant très limités sur place.
Arrivé vers 7h30 à Riohacha, je retrouve mon groupe pour les prochains jours et nous partons à l’aventure vers 8h30. J’ai la chance d’avoir un groupe assez réduit, ce qui change des derniers jours. Nous sommes quatre, un couple de français et un américain d’Alaska. Et nous avons un gros 4×4 pour nous…
De Riohacha, nous prenons la route pour Cabo de la Vela, principale attraction de La Guajira et paradis des kite surfers. C’est là-bas que l’on passera la nuit. En chemin, nous nous arrêtons dans l’un des nombreux marais salants de la région. La production de sel est une économie importante à La Guajira. Et il y a de la place et du soleil ici pour produire du sel en très grande quantité. On s’arrête aussi à Uribia, dite “la capitale indigène de Colombie”, tant elle rassemble de nombreuses tribus indigènes différentes. La ville n’a pas vraiment d’intérêt à mon goût, mais il y a de la vie.
Nous arrivons à Cabo de la Vela en début d’après-midi. Nous prenons le déjeuner dans notre auberge sur le bord de la plage. Au loin, de nombreux sportifs s’adonnent aux joies du kite surfs. Il y a énormément de vent ici et la plage s’étend sur des kilomètres, c’est donc l’endroit rêvé pour cette activité. Des gens restent des semaines ici juste pour faire du kite.
Le village ressemble à une sorte de ville fantôme au milieu du désert d’Arizona, avec la différence près d’être au bord de la mer. L’après-midi, nous allons nous promener à l’Ojo de Agua, un superbe endroit à 10 minutes de Cabo de la Vela avec une jolie plage et une charmante côte. J’ai comme eu l’impression d’être de retour à Coffee Bay en Afrique du Sud, avec des paysages cependant bien plus secs et des chèvres à la place des vaches et des moutons. Le vent y souffle tellement fort que j’ai peur de m’envoler. Nous terminons la journée sur un beau coucher de soleil du haut de phare de Cabo de la Vela.
La nuit se fait dans le traditionnel hamac dans une petite hutte sur la plage. Les hamacs ici sont légèrement plus larges que vers Santa Marta. Se réveiller sur la plage comme ça, c’est juste le rêve ! Le vent a soufflé toute la nuit, mais quel plaisir de s’endormir au son des vagues…
Le lendemain, nous reprenons la route vers 9h et faisons un petit stop au Pilón de Azúcar, un rocher sur la côte sur lequel nous grimpons pour admirer la vue. Nous faisons ensuite trois heures de route en plein milieu du désert pour rejoindre Punta Gallinas. On roule au milieu de nulle part, franchissons un salar sans route tracée, nous embourbons dans le sable, c’est le vrai safari 4×4.
Après le déjeuner, nous arrivons près du fameux cap de Punta Gallinas, le point le plus septentrional de tout le continent sud-américain. Nous faisons un crochet par les dunes de Bahía Honda, et son immense plage déserte où la mer est déchainée. L’endroit est fabuleux ! Puis nous arrivons finalement au phare de Punta Gallinas, où le vent souffle de plus belle. Le phare, tout comme celui de la veille, ressemble à un lampadaire vieillissant. On est loin des phares majestueux de Bretagne. Mais nous y sommes : le bout du continent… En face, de l’autre côté des Caraïbes commence le continent nord-américain et l’Amérique centrale.
Nous y restons jusqu’au coucher de soleil et rejoignons notre auberge pour la nuit sur le cap. Le soir, je m’offre un homard pour fêter le marqueur de la journée. Je n’irai pas plus au nord sur ce voyage. De Sao Paulo, ce sont pas moins de 30000 kms (à la louche) que j’ai parcouru en bus en presque quatre mois pour arriver jusque là. Ca en donne limite le vertige. Mais quelle satisfaction de terminer ce périple sur de tels paysages.
Après une nouvelle nuit bien venteuse dans un hamac, nous repartons le lendemain jusqu’à Riohacha, où m’attend mon vol pour Bogotá en fin d’après-midi. Nous prenons un petit bateau pour traverser la baie par la mer, notre chauffeur nous retrouvant de l’autre côté avec le 4×4. C’est l’occasion de voir quelques flamants roses au loin, et des pélicans au milieu de la mangrove. Puis nous roulons trois heures jusqu’à Riohacha, la capitale de La Guajira.
Après le déjeuner, notre chauffeur me dépose à l’aéroport vers 15h, juste à temps pour faire l’enregistrement de mon sac et prendre mon vol deux heures plus tard direction Bogotá. A ce moment-là, mon cœur bat la chamade car je m’apprête à rentrer en France pour les fêtes et je ne pense plus qu’à retrouver les gens que j’aime et que je n’ai pas vu depuis six mois et demi ! Je ne pouvais pas m’offrir meilleur cadeau de Noël que ces 10 jours de break à la maison ! Retour aux sources bien nécessaire.