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La Terre de Feu

L’aventure patagonienne commence à Ushuaia, le bout du monde. Située sur la Terre de Feu, c’est la ville la plus australe du monde. Point de départ de ma remontée vers le nord, je resterai quelques jours à Ushuaia pour visiter le parc national de la Terre de Feu, avant de rejoindre Punta Arenas au Chili.

Je pose les pieds à Ushuaia le mercredi 6 janvier en fin de matinée. Premier constat : il fait frais… et le vent souffle très fort. Mais ce n’est pas non plus les températures négatives auxquelles je m’attendais. A 1000 kms des côtes de l’Antarctique, on s’imagine toujours un climat sibérien toute l’année. Il faut dire que c’est l’été ici, c’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai divisé ma visite de l’Amérique du Sud en deux parties : la moitié nord d’Aout à Décembre pour y être au printemps et juste avant la saison des pluies, la moitié sud de Janvier à Février pour découvrir la Patagonie au meilleur moment, et retourner au Brésil en plein été.

Deuxième constat en arrivant : Ushuaia c’est cher ! Il faut compter le double voire le triple du budget habituel pour l’hébergement. Et les excursions en mer sont hors de prix. Mon séjour sera de courte durée du coup. Et je me contenterai de mes jambes pour visiter le coin en solo. Ce qui est largement suffisant pour profiter des environs.

Ce premier jour à Ushuaia, je me repose tranquillement dans mon auberge. Après ces deux derniers jours de transport, je suis particulièrement épuisé. Et il faut dire que mon retour en France pendant les fêtes m’a un peu coupé du rythme de voyage. Il va me falloir quelques jours pour revenir à ma cadence d’avant.

Le lendemain, je fais une rando au départ du centre-ville d’Ushuaia jusqu’au Glacier Martial, située dans les montagnes derrière la ville. Le glacier lui-même n’est pas très impressionnant, vu qu’il est recouvert de neige, mais la vue sur Ushuaia et ses environs du haut des montagnes est splendide. Une jolie promenade de repérage en somme.

Le vendredi, je prends le premier bus de la journée jusqu’au parc national de la Terre de Feu, situé à quelques 30 kms du centre-ville. Je ferai un très joli parcours d’une vingtaine de kilomètres. D’abord en longeant la côte jusqu’à rejoindre le cœur du parc et un immense lac aux eaux transparentes. Puis traversant forêts et tourbières, parsemées de lagunes et rivières. Les paysages sont à couper le souffle. Les montagnes au loin sont recouvertes de neige. Si je pouvais avoir un peu de mal à me remettre dans le bain jusque là, cette journée me met le sourire aux lèvres, je suis émerveillé par le moindre panorama. Ces prochaines semaines vont clairement être parmi les plus inoubliables du voyage.

Je quitte Ushuaia le samedi matin aux aurores direction Punta Arenas, toujours en Terre de Feu mais côté chilien. Une petite escale à Rio Grande avant de passer la frontière du Chili et nous voilà sur les routes chiliennes. Les paysages de plaines vertes où broutent d’immense troupeaux de moutons défilent et se ressemblent. Il nous faut traverser le Detroit de Magellan à bord d’un ferry pour rejoindre l’autre rive. Malheureusement à cause du vent, nous devons attendre plus de 3h notre tour. Entre la traversée de frontière qui aura pris un certain temps et le contre-temps au ferry, c’est plus de 17h plus tard que j’atteindrai Punta Arenas, au lieu des 10h-12h annoncées avant de partir.

Je resterai deux jours à Punta Arenas à me reposer et parcourir le centre-ville que je trouve beaucoup plus joli et typique qu’Ushuaia. Ces deux jours, j’attendai que le vent se calme pour aller observer les pingouins de Magellan sur l’Ile Magdalena, mais je n’aurai pas de chance car le port restera fermé tous les jours. Donc pas de pingouins pour moi.

J’en profite aussi pour me ravitailler et faire les derniers préparatifs avant de partir pour Puerto Natales et le parc national de Torres del Paine, où un trek de cinq jours m’attend. Mon séjour en Terre de Feu n’aura pas duré très longtemps ; les conditions en mer étant assez difficiles, je n’irai pas à Puerto Williams comme je l’avais prévu initialement, de peur de rester bloqué trop longtemps sur l’une des iles dans l’attente que le vent ne permette la navigation. J’y retournerai certainement une prochaine fois, d’autant que j’aimerais beaucoup faire une croisière en Antarctique un de ces jours, et que le temps et le budget d’une telle aventure ne sont clairement pas compatibles avec mon tour du monde.

Je quitte finalement Punta Arenas le mardi 12 janvier en milieu de journée et rejoint Puerto Natales pour l’une des plus belles étapes de ce voyage.

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