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Torres del Paine

Icone de la Patagonie, le parc des Torres del Paine est un merveilleux mélange de paysages montagneux dramatiques, de glaciers et de lacs. Au départ de Puerto Natales, j’irai visiter ce parc cinq jours durant, chargé de mon sac à dos et de mon matériel de camping, sur l’incroyable trek W qui passe par quelques uns des plus beaux endroits du parc national.

WCircuitDe Punta Arenas, je poursuis ma route vers le nord direction Puerto Natales, à trois heures de bus. Je pars dès le lendemain, mercredi 13 janvier, au parc national des Torres del Paine pour cinq jours de trek sur le sentier W. Le trek tient son nom de sa forme en W sur la carte. Je le ferai d’ouest en est, bien qu’il soit aussi possible de le faire dans l’autre sens. Je me suis offert le luxe des repas aux refuges, pour éviter de transporter ma nourriture pour cinq jours en plus du matos de camping. A chaque refuge m’attendent au minimum diner et petit-déjeuner, et j’ai transporté avec moi de quoi déjeuner le midi et grignoter en chemin pour prendre des forces.

C’est en compagnie de deux basques-espagnoles, Amaia et Rosa, rencontrées dans le bus d’Ushuaia à Punta Arenas, que je prends le bus pour Torres del Paine. Deux heures et demi plus tard, nous arrivons à l’entrée du parc, prenons une navette pour rejoindre le catamaran qui mène au refuge Paine Grande, et prenons le bateau de 13h jusqu’à notre point de départ. Nous commençons le trek ensemble mais les filles ayant emporté leur nourriture avec elles feront le trek en quatre jours et passeront par des campements différents aux miens, nous partagerons la route ensemble que le premier jour. Le reste du temps, je serai en solo, à mon rythme, en connexion avec la nature.

Déjà à bord du bateau, nous découvrons les incroyables paysages du parc. Ca promet ! La marche du premier jour est plutôt courte, 11 kms soit 3h de marche environ. Du refuge de Paine Grande, nous rejoignons le refuge Grey, au pied de l’impressionnant glacier du même nom. Le trek commence sous les nuages, et contre des rafales de vent assez violentes. Il ne fait pas particulièrement froid mais, sans soleil et avec le vent, le ressenti est parfois nettement moins agréable. A mi-chemin, nous découvrons face à nous le glacier Grey, qui semble couler au milieu de la vallée. De loin, on a du mal à s’imaginer qu’il s’agit de glace. Je suis bouche bée devant cette vue. Jamais je n’avais vu de glacier de ce type en vrai. Les prochaines semaines, je ne verrai plus que ça…

Je teste ma tente flambant neuve ce soir là au campement. J’ai du investir dans une nouvelle, celle que j’avais jusqu’à maintenant n’ayant pas de toit contre la pluie et le vent. Le diner du refuge est correct, mais sans plus ; certainement pas à la hauteur du prix demandé. Mais je ne me plains pas, je n’ai pas à transporter réchaud, gaz, vaisselle et vivres.

Le deuxième jour, l’itinéraire est aussi court que la veille, sans le trajet en bus et en bateau du matin. Je dois en effet rebrousser chemin jusqu’à Paine Grande, l’arrivée du catamaran. C’est la première barre du W. Le matin, je vais observer le glacier de plus près. Mais il reste tout de même assez éloigné pour en apprécier vraiment la grandeur. J’ai la chance d’assister à la chute de pans de glace, se détachant du mur. C’est assez impressionnant ! Puis, je reprends mon sac et regagne le refuge Paine Grande, sous un soleil radieux. L’occasion de redécouvrir les paysages de la veille sous un autre jour. La journée de marche se termine assez tôt. J’en profite pour lire un peu et admirer les paysages du lac, au bord duquel le refuge est situé.

Le lendemain, c’est la plus grosse journée de marche du trek. De Paine Grande, je dois rejoindre le refuge Cuernos en passant par la vallée Francés, le milieu du W. Cela fait un total de 22 kms, avec 800 m de dénivelé pour rejoindre le point de vue de la vallée Francés et sans compter les autres montées-descentes en route. En théorie, cela veut dire 10 à 11h de marche dans la journée, selon les temps annoncés. Je le ferai en 7h30. Le bon côté, c’est que la barre centrale du W se fait sans sac. On peut le déposer au refuge Italianos, avant de faire l’ascension. Je me sens tellement bien pendant ce passage, libéré de mon sac, que je le fais en mode trail. Un vrai plaisir !

Les paysages du jour sont à couper le souffle. Ce sont mes préférés du trek. La Valle Francés est de toute beauté. Le point de vue des Británicos offre un panorama sur une bonne partie du parc. Les sommets environnants semblent tout droits sortis d’une autre planète. La Valle Francés marque aussi le retour de la végétation. Un feu de forêt de plus de deux mois a ravagé en 2012 un tiers du parc à cause de la négligence d’une touriste, et jusque là le sentier sillonnait parmi un immense cimetière d’arbres calcinés. Puis d’un coup, les buissons et les arbres sont de retour.

Le quatrième jour, c’est la dernière journée de marche, chargé de mon gros sac. Je relie le refuge Cuernos au refuge Torres Grande en bas de la dernière branche du W. Il ne me restera qu’à monter jusqu’au Mirador de Las Torres le lendemain. C’est en fin de matinée que j’arrive au campement. J’ai toute l’après-midi pour me reposer et me plonger dans mon livre du moment.

Le rythme est plutôt cool sur ce trek. J’apprécie ces quelques jours de solitude, à vivre à mon rythme et découvrir cette nature d’une beauté exceptionnelle. Je marche le matin principalement et je lis le reste de la journée au soleil. Il y a une telle profondeur dans ces paysages. A chaque moment de la journée, ils prennent une coloration différente, une dimension nouvelle. C’est un vrai plaisir de parcourir à pied ces étendues de nature à l’état pur.

Dimanche 17 janvier est venu le dernier jour du trek. Il est temps de compléter le W en montant jusqu’au Mirador de Las Torres. C’est le site emblématique du parc, qui en tire son nom. La plupart des randonneurs bivouaquent aux campements Chileno ou Las Torres à moins de deux heures du Mirador. Pour ma part, j’ai passé la nuit au campement du refuge Torres Grande, bien plus bas, à 4h officiellement du point de vue.

Finalement, impatient d’en voir la fin, je ferai l’ascension en 2h30. Le dernier kilomètre est assez raide mais, avec l’entrainement des derniers jours, je me sens des ailes et je ne ressens aucune difficulté particulière. La vue au mirador est magnifique. Une vraie carte postale devant les yeux. Les tours de pierre se reflètent dans le lac d’altitude à leurs pieds. Une très jolie façon de terminer ce trek de cinq jours.

Je redescends aussi vite que je suis venu. Au final, je fais le parcours de 7h en 4h30, et j’arrive tout juste à temps pour prendre le bus de 14h pour rentrer sur Puerto Natales. Les deux heures de trajet, je serai perdu dans mes pensées, plein de jolis souvenirs en tête, les images des derniers jours défilant les unes après les autres.

Un peu comme le Machu Picchu, les images de la Patagonie et notamment de Torres del Paine circulent non stop sur internet. On n’y a pas encore mis les pieds qu’on a déjà l’impression de connaitre ces endroits mythiques. Mais aucune photo n’arrivera à capturer les émotions qui nous envahissent face à ces paysages majestueux.

Mon passage en Patagonie chilienne aura été bref, car je passe à nouveau du côté argentin dès le lendemain, direction El Calafate., où m’attendent deux autres endroits mythiques de la Patagonie, le glacier Perito Moreno et la chaine de montagne du Fitz Roy à El Chatén.

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