Juste à temps pour le Carnaval de Rio, je quitte la Patagonie et retourne au Brésil pour découvrir la ville mythique de Rio de Janeiro. Trois jours épiques de voyage et six jours inoubliables à Rio et la baie de Guanabara. Carnaval et samba, Copacabana et caipirinhias à volonté, le mont Corcovado et la statue du Christ Rédempteur, une des sept nouvelles merveilles du monde, me voilà !
Samedi 6 février, je quitte Puerto Madryn, direction Rio de Janeiro. Plus de soixante heures de bus m’attendent pour traverser les 4000 kms qui me séparent de la ville emblématique du Brésil. De Puerto Madryn, je prends un premier bus pour Buenos Aires ; j’arrive 20h plus tard dans la capitale argentine, à 11h le lendemain matin. Je reprends un bus le soir même pour Rio ; j’ai donc la journée pour me balader à Buenos Aires. Y étant un dimanche pluvieux avec une chaleur suffocante, je passerai la journée dans le confort climatisé d’un Starbucks. J’enchaine ensuite avec mes 40h de bus pour Rio, repassant par Iguazu où j’étais début septembre puis Sao Paulo.
Ce trajet en bus était certainement le plus long que j’aurai fait sur tout ce voyage. Et il se trouve aussi qu’il s’agit de l’un des derniers puisque l’essentiel des trois mois et demi qu’il me reste à parcourir se fera en avion, sur de très longues distances. Finis les voyage en bus de plus de 15 heures… J’ai passé l’essentiel du trajet à lire les livres d’Harry Potter, que j’ai commencé quelques semaines auparavant. Le trajet est passé bien plus rapidement que ce que je pouvais imaginer. Mais je dois reconnaitre avoir développé une certaine tolérance au bus ces derniers mois…
J’arrive à Rio le mardi 9 février en fin de matinée. Je rejoins mon auberge, qui se situe près de la gare routière. Après trois nuits d’affilés à dormir dans un bus, j’ai hâte de dormir dans un lit. Le carnaval oblige, les prix de l’hébergement à Rio grimpent sur cette période de l’année ; il faut compter facilement 50 à 60 euros par nuit dans un dortoir. Pour éviter ces prix, j’ai décalé mon séjour pour arriver juste après les défilés officiels du Carnaval de Rio, du 5 au 8 février. En arrivant le 9, j’ai pu trouver quelques rares auberges, pratiquant des prix abordables. La plupart gardent les mêmes prix pendant toute la durée du carnaval, donc jusqu’à mi-février au moins.
Pour autant, cela ne m’a pas empêché de voir le carnaval, qui dure un mois en totalité, s’étalant de mi-janvier à mi-février. Il se terminera la veille de mon départ de Rio et j’aurais l’occasion de voir le défilé le plus important de tout le carnaval, qui rassemble les six écoles les mieux classées du concours. Au delà des défilés officiels, les festivités se font essentiellement dans la rue, où des milliers de brésiliens se déguisent et font la fête tous les soirs dans des quartiers différents de la ville.
Les deux premières nuits, je les passerai donc près de la gare routière, dans une auberge assez miteuse, et dans un quartier qui inspire moyennement confiance la nuit. Les quatre nuits suivantes, je les passerai dans une auberge super sympa de Copacabana, à quelques minutes de la fameuse plage.
Fatigué de mon voyage, je me repose une bonne partie de l’après-midi à l’auberge. J’ai beaucoup de mal à m’habituer à la chaleur et à l’humidité qui règne à Rio. D’Ushuaia à Rio, je serai passé par un peu tous les temps.
Je fais la connaissance à l’auberge de deux français, Tony et Marina, frère et sœur, originaires de Feysin, au sud de Lyon… Le monde est tellement petit parfois. Trouver à Rio des français qui ont grandi à 10 minutes de chez soi, qui l’aurait cru… Evidemment, le contact est très bien passé entre nous. Et à peine arrivé que j’ai déjà trouvé deux amis pour partager la merveille expérience du Carnaval de Rio…
Ainsi, nous partons tous les trois de notre hôtel à pied pour le centre-ville de Rio, à la recherche du carnaval de rue du soir. La veille, pour le dernier soir du concours officiel, la fête battait à son plein aux abords du “Sambadrôme”, la scène officielle du Carnaval de Rio, situé à 15 minutes à pied de mon auberge. Marina et Tony me racontent, des étincelles dans les yeux, les festivités auxquelles ils ont eu la chance d’assister la veille.
Nous trouverons les rues moins animées que ce qu’ils ont vu la veille, mais cela reste incroyable à mes yeux. La musique bat à son plein aux quatre coins de la ville, des groupes de brésiliens en déguisement se baladent dans les rues, ça danse de partout, l’alcool se vend ici et là, c’est la fête ! Des chars défilent dans quelques rues, au milieu d’une foule enjouée, cantonnant le même refrain pendant des heures. Les enfants font partie de la fête, les anciens aussi. Bref, tout le monde est au rendez-vous et se donnent aux festivités. J’ai du mal à imaginer que la fête continuent un mois durant dans les rues de Rio ! Il faut vraiment adorer ça… Nous rentrons pour notre part au milieu de la nuit.
Le lendemain, je me joins à un groupe de touristes de l’auberge, deux colombiens et un brésilien, et nous allons visiter les principales attractions touristiques de la ville. Après un saut au fameux stade de Maracana, nous allons directement au sommet du mont Corcovado pour voir l’incroyable vue sur la baie de Rio depuis la statue du Christ Rédempteur. L’endroit est bondé de touristes, mais la vue vaut vraiment le détour. Ce n’est pas pour rien qu’elle fait partie des Sept Nouvelles Merveilles du Monde. Nous allons ensuite faire un tour au centre-ville, avant de monter sur le Pain de Sucre en téléphérique. La vue y est tout aussi extraordinaire que sur le Corcovado. On termine le tour à la plage de Copacabana.
C’est d’ailleurs à Copacabana que je vais rester les quatre prochains jours. Je suis content de changer d’auberge, pour rester dans un quartier un peu plus sympa que Santo Cristo. De plus, l’hygiène de ma précédente auberge laissait à désirer ; je n’ai quasi rien dormi de la dernière nuit, mon lit étant infesté de puces. Je découvrirai le lendemain toute sortes de piqures sur mon corps…
Je change donc d’auberge au matin du jeudi 11 février. Maintenant à cinq minutes de la plage de Copacabana, je peux découvrir une nouvelle de facette de Rio. Car Rio, au delà de son carnaval, est connu pour ses plages mythiques. Les brésiliens viennent montrer leur corps bodybuildé, à en faire envier plus d’un. Caipirinhia, soleil, vagues, voilà la combinaison parfaite pour profiter de ces prochains jours…
Le temps est un peu gris ce jeudi, donc je me promène un peu autour de Copacabana et je me repose à l’hôtel. Tony et Marina viennent me faire un coucou sur la plage. Le lendemain, je vais visiter la favela de Rocinha, la plus grande de Rio. J’y vais avec un tour organisé, pour éviter les mauvaises rencontrer notamment, mais aussi pour avoir quelques explications sur ces favelas dont je ne connais absolument rien. C’est intéressant de voir dans quelles conditions la majorité des gens vivent. Car Rio c’est une belle façade de richesse et de confort, au milieu d’une pauvreté très importante.
Le reste de la journée, je vais me promener entre Copacabana et Ipanema, autre plage mythique de Rio, plus chic. Le coucher de soleil à Ipanema est splendide. Je passe également le samedi à la plage, rejoint par Tony et Marina pour une partie de l’après-midi. Je me régale des vagues, dans lesquelles je peux jouer comme un gosse pendant des heures, jusqu’à l’épuisement…
Le samedi soir, nous allons tous les trois au “sambadrôme” pour assister au spectacle de clôture du carnaval. Les six meilleures écoles du carnaval 2016 refont tour à tour le défilé qu’elles ont présenté au cours du concours du carnaval. L’expérience est vraiment géniale, l’ambiance est très festive, les défilés de toute beauté. Une heure et demi durant, chaque école défile avec une bonne dizaine de chars aux dimensions impressionnantes et plus de 5000 personnes. Il peut y avoir jusqu’à 30 costumes différents au sein d’une même école. C’est dément.
Au bout de la troisième école, vers 3h du matin, nous commençons à nous lasser de ce spectacle. Nous n’attendrons pas jusqu’au défilé du gagnant de cette année, mais nous en avons pris plein la vue et je suis déjà très content des trois écoles qui se sont données devant nous. Je ne me coucherai pas avant 6h du matin ce “soir”-là, le temps de rentrer jusqu’à Copacabana.
Le lendemain, c’est mon tout dernier jour à Rio et je me reposerai de cette soirée carnavalesque sur la plage, à profiter à nouveau du soleil et des vagues. Tony et Marina me rejoignent en milieu d’après-midi. C’est sur cette belle après-midi que nous nous séparons, après de très bons moments passés dans l’emblématique ville de Rio. Leur mère et leur petite sœur arrivent le soir même pour faire un bout de voyage en famille.
Je fête mon départ avec un repas dans la meilleure “churasqueria” de Copacabana. Un bon “rodizio” pour me délecter une dernière fois de la viande brésilienne avant de quitter une fois pour toute le pays et m’envoler pour Santiago au Chili.
Lundi 15 février, je me réveille aux aurores pour prendre le premier bus pour l’aéroport. Fini la côte est sud-américaine, il est temps d’avancer vers l’ouest. Un premier rendez-vous à Valparaiso avec Amaia, et c’est le départ du continent pour traverser le Pacifique d’ile en ile.