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De Chachapoyas à Vilcabamba

Après 19 jours au Pérou, je m’apprête à franchir la frontière avec l’Equateur. Un petit marathon de bus de deux jours jusqu’à la ville de Vilcabamba m’attend. Entrée en scène des paysages verdoyants de la végétation tropicale… Quelques jours de trajet excitants avant une petite retraite spirituelle à Vilcabamba, fabuleux point d’entrée en Equateur.

Lundi 9 novembre, je me réveille aux aurores. Mon sac est censé arriver à Vilcabamba à 6h du matin. Après vérification auprès de la réception de mon auberge, il n’arrivera pas à temps car les fortes pluies de la nuit ont déclenché un éboulement sur la route au nord de Vilcabamba, et il est impossible de la franchir. Ce sac aura décidemment pas envie de reprendre le voyage avec moi il semblerait !

Je profite de ce contre-temps pour aller reconsulter un médecin au sujet de mes plaques rouges sur le haut du corps. Les antibios prescrits il y a deux semaines n’ont apparemment rien changé car les plaques ont continué de s’étendre et j’en ai maintenant sur les bras et les jambes, ce qui n’est pas très rassurant. Le médecin me confirme le diagnostic de la première consultation et pense qu’il s’agit toujours des effets d’une intoxication alimentaire. Mon corps serait parait-il devenu intolérant à tout ce qui est non naturel (colorants, conservateurs) donc je ne peux plus boire de soda ou manger des snacks, conserves ou autre produit industriel… Etrange… Il me fait même une injection d’un produit pour calmer la réaction allergique.

Le bus avec mon sac arrive finalement vers 9h30 du matin, la route ayant été débloquée par des tracteurs. La compagnie de bus était censée envoyer un taxi à mon hôtel immédiatement pour me remettre le sac, mais une heure et demi plus tard, je ne vois toujours pas de sac arriver. Je finis par aller à l’agence en personne, et constate que mon sac est bien là, mais que personne n’a jugé utile de me prévenir, et encore moins de me l’envoyer comme convenu. Je repars, furieux, mais soulagé d’avoir récupéré mon sac…

La journée bien avancée, il est déjà midi, je prends mon premier bus pour me rapprocher de la frontière. Direction Bagua Grande, trois heures plus loin. Je passe par la route de montagne où l’éboulement a eu lieu. On restera d’ailleurs bloqué 45 minutes, les travailleurs toujours à l’œuvre pour déblayer la route. Ce sont des tonnes de boues qu’ils déplacent, c’est assez impressionnant. Nous descendons en altitude et les paysages autour changent progressivement pour laisser place à la végétation.

A Bagua Grande, je descends à peine du bus qu’un conducteur de “collectivo”, sorte de taxi partagé à quatre, me fait monter dans sa voiture direction Jaén, une heure plus loin. Nous passons des paysages superbes, notamment d’immenses étendues de rizières en terrasse ! Eh oui, au Pérou ! C’est étonnant à voir. Arrivé à Jaén, je prends un moto-taxi pour traverser la ville jusqu’à un autre terminal de bus et j’embarque dans un nouveau collectivo pour San Ignacio, à deux heures d’ici. Les paysages de rizières et plantations de bananiers et de café continuent de défiler. Je me revois soudainement dans la “zona cafetera” en Colombie, que je découvrais quatre ans plus tôt avec mes meilleurs amis. Je suis tout excité à l’idée de repasser du temps au milieu de ces paysages tropicaux.

J’arrive à San Ignacio vers 18h30. Un moto-taxi plus tard et je me pose dans un hôtel pour la nuit. Je continuerai la route le lendemain jusqu’à la frontière. Je passe donc ma dernière nuit au Pérou, repensant aux incroyables dernières semaines. J’ai visité l’un des endroits les plus emblématiques de mon voyage, le Machu Picchu. J’ai rencontré des gens fabuleux, en particulier Lavinia avec qui je garde contact. Il y a des pays comme ça que l’on rêve tant de visiter et qui courent le risque de ne pas arriver à la hauteur de ses attentes démesurées. Eh ben, ce ne fut pas le cas du Pérou. Je repars très content de mon séjour, et avec l’envie de découvrir un peu plus la région.

Mardi 10 novembre, je rejoins le terminal de San Ignacio vers 8h du matin. Je trouve un collectivo pour la frontière, La Balsa, mais il est vide. Petit souvenir d’Afrique, j’attendrais une heure et demi que trois autres personnes n’arrivent pour décoller. Pour une heure et demi de trajet, ça fait beaucoup d’attente ! Winking smile Le passage de frontière se fera en cinq minutes chrono, sans aucune difficulté. Petite traversée d’un pont à pied et me voilà en Equateur ! Dix-neuvième pays en cinq mois et demi !

Le prochain bus part à 12h. Je profite donc de mon heure d’attente pour déjeuner à la frontière une bonne dose de poulet frit / riz, incontournable plat d’Amérique du Sud… Départ pour la prochaine ville, Zumba, à midi pile. C’est dans un bus ouvert, sorte de bus pour safari, que l’on traverse les quelques kilomètres de piste, à travers les montagnes tropicales d’Equateur. Il pleut tout le trajet.

J’arrive à 14h à Zumba, juste à temps pour embarquer à bord d’un bus de cinq heures pour ma destination finale, Vilcabamba. Je ne verrai pas vraiment le temps passer. Je deviens tellement habitué des longs trajets que cinq heures ne comptent même plus pour moi. Je vaque à mes occupations diverses, je regarde les paysages, je dors. Si bien que j’ai à peine le temps d’y penser que je suis déjà Vilcabamba en début de soirée. Je prends un taxi pour mon auberge, Izhcayluma, et me voilà arrivé à destination après deux jours intenses de voyage.

Je dois dire que j’adore ce genre de journée. Cela m’a beaucoup rappelé l’Afrique, avec certes un bien meilleur confort, mais une toute aussi excitante impression d’aventure. Ce que j’aime aussi sur ce genre d’itinéraires, c’est la fluidité avec laquelle tout s’enchaine. A peine le pied hors d’un bus ou d’un collectivo, on est mené jusqu’au prochain véhicule… C’est un peu comme un jeu.

Je passerai les deux prochains jours à me reposer après ces dix jours de visite et de voyage non stop. La distance que j’ai parcourue depuis Cusco est impressionnante. On peut dire que j’ai mangé du kilomètre, même si la plupart était hélas de nuit et ne permet donc pas de vraiment apprécier les paysages. Mais l’avantage c’est qu’en peu de temps, j’ai pu voir beaucoup d’endroits sans passer trop de journées dans les transports, ce qui est important lorsque l’on est à court de temps.

L’hôtel Izhcayluma où je reste est un petit paradis sur terre. Tout simplement l’une des meilleures auberges depuis le début du voyage. Dortoirs tout confort (j’étais seul dedans la première nuit), excellent restaurant, cadre exceptionnel avec de superbes vues, cours de yoga gratuit tous les matins, connexion internet au top, jolies randonnées dans la propriété. Bref, un peu cher, mais cela en vaut certainement la chandelle !

J’y étais tellement bien que j’y serais bien resté une semaine à me reposer. Je repartirai bien en forme et d’attaque pour visiter ce beau pays qu’est l’Equateur. Je n’aurai hélas pas le temps m’y attarder donc je choisis de me concentrer sur la région autour de Quito, avec Baños, la boucle de Quilotoa et Otavalo, avant de passer cinq jours dans l’Amazonie équatorienne.

L’aventure continue…

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