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El Bolsón

L’aventure continue en Patagonie du Nord. Je débarque dans la province du Rio Negro, la région des lacs, dans la ville de El Bolsón. A deux heures et demi au sud de Bariloche, El Bolsón rassemble les hippies d’Argentine, qui vendent toute une collection d’artisanat sur le marché de la ville. Au programme des prochains jours : foire d’artisanat, parilla, lac et randonnée jusqu’à un musée de sculpture de bois.

D’El Chaltén, c’était initialement pour la ville d’Esquel que nous nous dirigions le dimanche 24 janvier. Mais, alors que notre bus prend un retard de folie (nous arriverons à 21h à Esquel au lieu de 15h), Amaia reçoit un message d’un ami argentin qui vit à El Bolsón, deux heures et demi plus au nord, et lui propose de faire une “parilla” le lendemain chez lui. La “parilla” est le barbecue argentin. Difficile de laisser passer une telle occasion quand on sait que les argentins cuisinent divinement bien la viande. Aussi décidons-nous de rester dans le même bus qui continue sa route jusqu’à Bariloche et de descendre à El Bolsón. Avec le retard qu’a pris le bus, nous arrivons à 23h30, soit un trajet total de 26h depuis El Chaltén !

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Ainsi, nous avons snobé la ville d’Esquel, et le parc national de Los Alerces que nous souhaitions visiter en un jour. Nous apprendrons le lendemain qu’un feu de forêt sévit dans le parc depuis quelques jours. Le destin nous a donc plutôt bien guidé dans nos choix ! On trouve un camping, proche du centre d’El Bolsón et c’est finalement vers 1h30 du matin que je vais me coucher, après voir posé ma tente. Le trajet fut long !

IMG-20160126-WA0003Le lendemain, mardi 26 janvier, je me réveille sous la pluie et la grisaille. Le mauvais temps semble nous avoir suivi depuis El Chaltén. Cela ne donne pas terriblement envie de découvrir grand chose. Finalement, nous profitons d’une éclaircie en fin de matinée pour aller faire un tour à la “fería” d’El Bolsón, n’ayant lieu qu’un jour sur deux. C’est un marché artisanal en somme. Le petit paradis des amateurs d’artisanat. Pas trop mon genre, je dois le reconnaitre. Je me replie donc les nombreux stands de nourriture, et me laisse tenter par une gaufre locale particulièrement généreuse… Recouverte de framboises et de fraises, de confiture de lait, de chocolat, de crème fouettée et de sucre glace, on frise l’overdose… Mais je dois avouer avoir presque eu l’envie d’en manger une autre après… Smile with tongue out

Le soir, nous sommes donc invités chez Diego, un ami argentin d’Amaia qu’elle a rencontré en Colombie en décembre. Avec quelques uns de ses amis, nous faisons un “asado” ou “parilla”, le barbecue argentin par excellence. C’est tout un art ici. Une technique que l’on a pas chez nous. Chacun sait nommer et situer les pièces de viande sur une vache, et connait la meilleure façon de la cuire sur le barbecue (positionnement, cuisson…). Le principe est plutôt simple : on fait un feu à côté pour faire des braises, puis l’on étale les braises au dessous de la viande. Tout l’art se situe dans la gestion de la braise, qui doit être renouvelée tout au long de la cuisson. Il faut compter plus de 2h de cuisson ! La viande est régulièrement badigeonnée de “chimichurri”, dont la recette varie d’une personne à l’autre ; dans notre cas ce soir, c’était un mélange de vinaigre, persil, oignions, ail, piment, sel et poivre. Certains remplacent parfois le vinaigre par du citron, et ajoute de l’huile, des poivrons. ou autre ingrédient secret. Selon la qualité de la braise, on peut couvrir la viande ou la laisser à l’air libre. Le résultat est juste sensationnel : rares sont les fois où j’ai eu la chance de manger meilleur barbecue. Chorizos craquants, viande fondante, salade et pains ; voilà les ingrédients d’une parilla réussie !

Le mercredi, le temps n’est guère plus gai. S’étant couché très tard la veille (on a quand même commencé à manger vers 1h du matin ! A l’argentine quoi…), il faudra attendre le début d’après-midi pour décoller. Un peu démotivé par le temps, on finira pas se laisser convaincre par une petite promenade au bord du Lac Puelo, à quelques kilomètres en bus d’El Bolsón. Dans les nuages et sous la grisaille, l’endroit est sympa, mais sans plus…

Le jeudi, le soleil sort enfin son nez ! Nous allons nous promener dans la montagne en direction du Bosque Tallado. A 15 kms en haut dans la montagne, on espérait trouver un véhicule pour nous avancer un peu sur ce chemin peu attrayant et plutôt fatiguant, mais nous ne trouverons pas le moindre véhicule en route. Au bout de quelques kilomètres à longer la route, les filles jettent l’éponge et font demi-tour. Il faut dire qu’il n‘y a pas de sentier et que longer une route pendant des heures en montée est vraiment très pénible. Je décide de continuer malgré tout, tout seul. Après trente minutes d’ascension, sept véhicules sortis de nulle part passent sur la route ! Deux heures sans le moindre véhicule, et voilà qu’en viennent sept, le comble ! Je fais signe à la première voiture, qui s’arrête et me fait monter. C’est un sympathique couple d’argentins de Buenos Aires en vacances dans le coin. Je vais visiter cet étonnant musée à ciel ouvert qu’est le Bosque Tallado, une succession de sculptures taillées dans le bois exposées en plein air. C’est très sympa, d’autant que la vue sur El Bolsón est spectaculaire. Le couple me redescend jusqu’en bas, et je fais du stop pour les trois derniers kilomètres et monte à bord d’un camion qui me ramène en centre-ville. Que d’aventures…

Je repars d’El Bolsón le vendredi 29 janvier, direction Bariloche à deux heures d’ici. C’est le moment de dire au revoir à Rosa, qui va à Puerto Madryn, sur la côté atlantique et que je reverrai peut-être dans les prochains jours. Et Amaia et moi nous retrouverons à Bariloche dans l’après-midi ; elle partant en stop de son côté, et moi en bus du mien.

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