Changement de décor. Je quitte les belles montagnes du Drakensberg pour découvrir la côte sauvage, quelques 8 heures de route au sud-ouest. C’est à Coffee Bay que je poserai mes sacs pour trois jours et quatre nuits. Soirée, surf, randonnées côtières, du beau programme devant moi !
Je quitte l’Amphitheatre Backpackers Lodge mardi dans l’après-midi en mini-bus. Trois heures de route avant de rejoindre Durban, une des plus grandes villes du pays sur la côte sud. Je n’y passerai que la nuit, prenant un autre bus le lendemain matin à 7h pour longer la côte jusqu’à Umtata.
Durban aurait mérité un ou deux jours d’arrêt. C’est un peu le Miami d’Afrique du Sud. Il n’y fait jamais froid; même en hiver, le soleil brille et les températures sont clémentes. La ville est au bord de l’Océan Indien, donc l’eau est à bonne température toute l’année.
A vrai dire, toute la côte jusqu’au Cap mérite le détour. Ne souhaitant pas trop m’attarder en Afrique du Sud, Coffee Bay sur la Wild Coast serait mon seul arrêt. Et il s’agit d’un des plus beaux endroits de la région. La Garden Route plus à l’ouest jusqu’au Cap est parait-il très jolie également, mais je me contenterai de Coffee Bay.
C’est donc au petit matin jeudi dernier que j’embarque à bord d’un bus Greyhound pour cinq heures de route. J’arrive à Umtata, où une navette envoyée par mon auberge de jeunesse m’attend. 1 heure et demi plus tard, je découvre l’auberge où je passerai les prochain jours.
L’accueil est sympa; le personnel très agréable, l’auberge aussi et le cadre superbe. L’auberge est à quelques mètres de la plage. Je rencontre Jay, un anglais, Kevin, un québécois, une suisse, une allemande, deux très sympathiques hollandaises et un sud-africain. Et à peine arrivé, voilà qu’on commence une petite soirée bien arrosée qui terminera tard. La première à vrai dire depuis que j’ai commencée mon voyage…
Le lendemain, je passe la journée à la plage. Il serait dommage de venir ici et ne pas se laisser tenter aux joies du surf. Je reprends quelques leçons de surf pour me remettre dans le bain. Quelques essais sur le sable, et c’est très vite que je reprends mes marques sur la planche. Je commence à me débrouiller, c’est cool ! Plus de problème pour me lever; j’arrive même à rester debout toute la durée d’une vague. Encore quelques tentatives cette année et je deviendrai un pro !
Le soir, l’auberge nous propose d’aller diner dans une famille du village. Nous aurons même droit à une spectacle de danse traditionnelle proposé par les femmes du village. Tout le monde participe, les enfants et les quatre touristes que nous étions aussi ! C’est un peu touristique je dois l’avouer, mais j’ai été touché par l’énergie de ces femmes et leur volonté de nous faire partager leur culture. Le repas était très bon et surtout très copieux. J’ai mangé l’équivalent de trois repas !
Une chose est sure ici : je ne suis pas dans la même Afrique que les premiers jours. Ici vivent des familles noires, qui ont gardées leur traditions et coutumes. Il n’y a pas d’électricités dans la plupart des foyers et on vit de la terre et de l’élevage ; on ne parle même pas l’anglais ou l’afrikaans. Ca fait un choc à vrai dire de passer de Jo’burg ou Durban à Coffee Bay ; on se croirait dans un pays complètement différent. Et je dois avouer que je préfère mille fois cette Afrique là… Je ne veux pas dire par là que je préfère une Afrique pauvre ; car tous ces gens sont très loin de mourir de faim. Mais j’aime qu’ils aient gardé leur langue, leur tradition, leur identité en somme.
Samedi et dimanche, j’ai fait deux belles randonnées qui longent la côte, l’une pour rejoindre un endroit qui s’appelle Hole in the Wall; l’autre longeant des falaises et menant à des grottes. Les paysages sont très sauvages, comme l’indique le nom de la côte C’est le paradis du bétail; on croise régulièrement des vaches, des moutons, des chèvres.
Hole in the Wall est une formation géologique étonnante, un espèce de tunnel naturel dans un bloc de roche. Mais le plus intéressant à vrai dire c’est le chemin pour y aller. La côte est très belle; jugez par vous-même :
L’autre rando menait aux Mapuzi Cliffs & Caves, une série de falaises que l’on longe puis descend par un chemin escarpé, jusqu’à atteindre des grottes, autrefois habitée par quelques uns des premiers hommes de la planète. On finit la rando avec des sauts dans la rivière voisine. 8 à 9 mètres de hauteur. C’était sympa.
Mon activité favorite en voyage et c’est mon rendez-vous quotidien c’est de voir le coucher de soleil. J’ai pu en voir de très beaux sur la Coffee Bay. L’auberge organisait même des navettes gratuites à des lieux différents tous les soirs pour observer le coucher de soleil d’un point toujours différent.
Coffee Shack, l’auberge où je suis resté ces quelques jours, est tout simplement l’une des meilleures que j’ai faite à ce jour. Ils ont levé la barre assez haute. Repas gratuit, 5ème nuit gratuite (je suis parti le jour de ma nuitée gratuite, mais le geste est là…), organisation de divers activités gratuites ou pas chères du tout, repas pas chers et copieux, localisation au top, personnel adorable, bière offerte en arrivant et tout ce qu’on peut attendre d’un backpacker… Tout y était. Rien que pour l’auberge j’aurais pu rester plus longtemps. Mais pour pouvoir profiter de la diversité de l’Afrique et garder du temps pour les autres pays qui m’attendent, j’ai renoncé à y passer plus de temps.
Je suis donc parti hier pour Cape Town, Le Cap en français, où je resterai les prochains jours, avant mon départ pour la Namibie.