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Le Drakensberg et le Lesotho

Le Drakensberg est une chaine de montagne dans la région du KwaZulu-Natal, à 350 km au sud de Jo’burg. Elle constitue la frontière nord-est du Lesotho, pays indépendant au sein de l’Afrique du Sud.

Le Drakensberg est, avec Le Cap, l’un de mes highlights en Afrique du Sud. Les paysages y sont grandioses. Et c’est pour cette raison qu’il s’agit de la première grande étape de mon voyage. J’y consacrerai cinq jours, gravitant autour de l’Amphitheatre Backpackers Lodge près de Bergville. La proximité avec le Lesotho sera aussi l’occasion pour moi d’y faire un tour pour m’imprégner un peu de la culture de ce tout petit pays.

Autant vous dire que j’en aurai pris plein les yeux ces derniers jours. Et plein les jambes aussi. Parce que des paysages comme ceux là, ils se méritent. J’en aurai mangé des kilomètres et surtout du dénivelé. 01-DSC00037

Je suis arrivé dans la région vendredi dernier et ai pu découvrir le magnifique environnement autour de l’Amphitheatre Backpackers Lodge, où je resterai les cinq prochains jours. Le cadre est sympa, l’hôtel aussi mais il fait très froid ! Je suis finalement content d’avoir emporté avec moi des affaires chaudes, et pas surestimé les températures en Afrique. La nuit, les températures descendent en dessous de 0 et la journée, même si le soleil nous réchauffe, les randonnées nous mènent haut en altitude où le vent glacial sévit. Ma doudoune et mon coupe-vent se sont pas de trop !

En arrivant, j’ai fait un petit tour autour de mon lodge. Nous y sommes au calme, entourés de plaine vertes et de montagnes. En quelques heures de marche, j’ai levé de nombreux gibiers; des oiseaux en tout genre et j’ai même vu une sorte de biche locale déguerpir sur mon passage.

 

J’ai commencé samedi dernier par une belle journée de randonnée au plateau d’Amphithéâtre, qui a donné son nom au lodge où je reste. La route qui mène au départ du sentier de randonnée est déjà splendide. Arrivé au pied du Sentinel Peak, à 2600 mètres d’altitude, la vue y est plus belle encore. Mais c’est après deux heures et demi de montée raide que l’on atteint le sommet de l’Amphithéâtre et notre point culminant pour la journée à un peu plus de 3000 mètres, que j’ai pu découvrir l’une des plus belles vues de ma vie. Un précipice raide de plus de 1000 mètres au bord de la falaise; de quoi donner le vertige. Les images parlent d’elles-mêmes.

Un peu plus loin sur le plateau, se trouvent les chutes Tugela, d’une hauteur de 948 mètres, ce qui en fait les deuxièmes plus hautes au monde, après le Angel Falls au Venezuela. Etant en hiver, c’est gelées qu’on les trouvera. Elles ne seront pas aussi impressionnantes qu’on peut les voir sur le net, mais la vue y est extraordinaire et on s’imagine aisément le flot d’eau qui peut s’en échapper.

La randonnée était sympa. La montée principale se fait dans un pierrier très raide, et la descente passe par une série d’échelles verticales branlantes, qui peuvent en impressionner plus d’un.20-DSC00255

Le lendemain, c’est un tout autre style de randonnée qui m’attend. La randonnée de la veille n’en sera qu’un petit entrainement en comparaison. Je me suis attelé au Cathedral’s Peak, qui culmine à 3004 mètres. La difficulté de cette randonnée n’a rien à voir; au départ de 1400 mètres d’altitude, c’est plus de 1600 mètres de dénivelé qui nous attendent. Certains passages sont très exposés, en particulier à l’approche du sommet, et peuvent donner le vertige et nécessiter un peu d’escalade.

Nous avions été préparé mentalement par notre guide, qui nous assurait une montée pénible jusqu’au sommet. Et c’est effectivement cinq heures de montée raide qui commencent cette randonnée. Les paysages sont splendides tout au long de cette ascension éreintante. On suit des crêtes jusqu’à la traverse sur lequel se pose le Cathedral’s Peak.

Au pied du pic, la suite se complique avec une série de passages difficiles, qui nécessitent un peu d’escalade et l’usage d’une corde par moments. Certaines sections étaient vraiment très impressionnantes, ne donnant pas vraiment le droit à l’erreur… un précipice de plusieurs centaines de mètres s’étendant juste en dessous.

La vue au sommet est à couper le souffle. Une belle récompense après un tel effort. Jugez par vous-même:

La descente, sur le même chemin qu’à l’aller, est tout aussi impressionnante, le vide étant face à nous. Les passages délicats se descendent en rappelle. Quatre bonnes heures nous séparent du parking où nous avons laissé le matin le 4×4. Je dois dire que j’étais épaté de voir la distance que l’on avait parcouru en montée raide jusqu’au sommet. 10 km apparemment, ce qui fait un total de 20 km en 9 heures de randonnée.1-DSC00349

Lundi matin, c’est de l’autre côté de ces montagnes que j’ai passé la journée, au Lesotho. Une petite excursion très intéressante où nous avons visité plusieurs petits “villages” près de la frontière. L’occasion de rencontrer les habitants du Lesotho et de découvrir un peu leur mode de vie.

Nous avons visité une école, gouté la bière locale et des spécialités du Lesotho chez l’habitant et rencontré une guérisseuse traditionnelle, “segoma”. Et une petite promenade sur un rocher qui surplombe un village nous a permis d’admirer les belles vues.

Segomas

 

Les “segomas” sont des guérisseurs traditionnels, que l’on peut trouver dans toute l’Afrique. Les africains croient énormément au pouvoir de ces “sorciers”, qui mélangent des herbes et guérissent un peu tout, en communiquant avec leurs ancêtres.

 

 

C’était un peu trop organisé pour moi, mais c’est resté malgré tout assez authentique. Les gens y sont relativement pauvres et vivent principalement de l’agriculture ou de l’extraction de diamants dans les mines du pays. J’ai aimé la visite de l’école primaire et la discussion avec la directrice qui nous racontait la difficulté que rencontrent les enfants de ces zones rurales reculées pour accéder à l’éducation, et le peu de soutien qu’ils reçoivent de leur gouvernement.41-DSCF2023

 

Hier, je suis resté au calme au lodge pour me reposer un peu. Ayant commencé mon voyage avec 10 kg en trop par rapport à mon poids habituel, autant dire que je les ai bien senti passer pendant ces randonnées. Et surtout qu’ils ne feront pas long feu. A ce rythme de rando journalière, je vais vite revenir à mon poids de base. Smile with tongue out

Je dévore en ce moment le Tour du Monde en 80 jours de Jules Verne, classique que je n’avais jamais lu.

Aujourd’hui, après de longues hésitations, j’ai décidé de quitter le Drakensberg pour rejoindre Durban, sur la côte sud, d’où je prendrai un bus demain pour la Wild Coast, et la belle Coffee Bay.

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