Envie d'Ailleurs

Le désert d’Atacama

Je quitte l’Argentine pour un moment, on se retrouvera en janvier pour visiter la Patagonie. En attendant, je prends la direction du Chili et de San Pedro de Atacama, petite oasis au milieu du désert le plus sec au monde. Lagunes de l’Altiplano, vallées désolées, déserts de sel, et tour astronomique… Un joli programme en perspective.

Après une journée de repos à Salta, je reprends la route le lundi 28 septembre au petit matin. En me levant, je rencontre une portugaise, Rita, qui se lève en même temps que moi, et qui par hasard va également à San Pedro par le bus de 7h. On partage donc un taxi jusqu’au terminal et on achète un ticket dans le même bus pour le Chili.

Le bus prend la même route que j’ai conduit les jours précédents dans le sens inverse jusqu’aux Salinas Grandes, en passant par Purmamarca et la Quebrada de Humahuaca. J’apprécie de me faire conduire à nouveau ; c’est agréable simplement voir les paysages défiler sous ses yeux. La suite du trajet jusqu’à la frontière chilienne est superbe.

Nous arrivons en fin d’après-midi à San Pedro de Atacama. Tout naturellement, Rita et moi nous mettons ensemble à la recherche d’une auberge, puis de tours pour visiter les environs et le fameux désert d’Atacama. Nous avons les mêmes envies, mais Rita est plus pressée par le temps que moi. J’ai l’intention de rester quatre ou cinq jours pour avoir le temps de me reposer car je sens la fatigue s’accumuler et je dois avouer ne pas être au top de ma forme physiquement en ce moment.

A moins de louer une voiture (ce qui je ne suis pas prêt de faire après ces 3500 kms en Argentine), le mieux pour visiter la région est de passer par des tours opérateurs. Et c’est plutôt bien fichu car chaque excursion est d’une demi-journée. Ce qui permet soit d’enchainer deux tours par jour pour les gens pressés (c’est ce que Rita fera), ou alors d’une faire une par jour et se reposer le reste du temps.

Les agences proposent plus ou moins la même chose, à des prix assez équivalents. On passera avec Rita par une agence qui propose aussi une excursion de trois jours en Bolivie jusqu’à Uyuni. Cela nous permettra de négocier des prix assez intéressants. Et ainsi, je prendrai un package avec quatre des excursions les plus classiques autour de San Pedro : la laguna Cejar, où l’on peut se baigner dans une eau hautement salée et flotter comme sur la mer morte, les geysers de Tatio, qui sont les geysers les plus hauts au monde, la Vallée de la Lune et ses paysages désolés, et enfin les lagunes de l’Altiplano avec la visite du superbe site de Piedras Rojas.

Le lendemain, je choisis de ne rien faire de la matinée et de me détendre dans la très agréable auberge écologique que nous avons trouvé. Quant à Rita, elle ira visiter les lagunes de l’Altiplano. J’en profite pour faire ma lessive, trier un peu les photos et écrire pour le blog. A force de rencontrer du monde, cela devient difficile de gérer ces tâches, tout en profitant pleinement du voyage. Donc je choisis de m’octroyer des jours de pause pour m’en occuper, tout en me reposant.

Dans l’après-midi, nous irons ensemble visiter la laguna Cejar. Le tour commence à 16h, comme tous les tours de l’après-midi. L’expérience dans la laguna Cejar est plutôt amusante. L’eau est tellement salée, que l’on flotte sans le moindre effort. Mais le site sera un peu décevant à mon gout ; le prix d’entrée est particulièrement cher pour l’heure passée sur place. Et la lagune n’est pas très profonde, ce qui réduit la sensation de flottement. La visite se poursuit à quelques kilomètres aux Ojos del Salar de Atacama, deux très jolis trous d’eau, au milieu du désert de sel d’Atacama. Et enfin, nous terminons par la Laguna de Tebenquiche pour le coucher de soleil. Magique… C’est mon moment préféré de la journée. Et en plus, nous sirotons des Pisco Sour, cocktail typique du Chili, à volonté… Le dégradé de rose et de bleu à l’horizon est de toute beauté !

Le mercredi 30 septembre, départ à 4h30 du matin pour les Geysers del Tatio, à plus de 4200  m d’altitude. Avec près de 80 geysers, el Tatio est le plus grand site de geysers de l’hémisphère sud, et le troisième plus grand et le plus haut au monde. L’endroit est fascinant, la différence de température et donc de pression à l’aube crée des cheminées de vapeur de toute part. Il faut faire attention où l’on marche, car une chute dans l’un des geysers peut être fatale. Le sentier est délimité par des pierres pour éviter les accidents. Mais des touristes s’approchent toujours trop près pour se faire prendre en photo et sortent du sentier. Pas plus tard qu’hier, une touriste belge est tombée dans l’un des geysers… Il fait un froid glacial sur place ; -7° au thermomètre. Incroyable donc, mais pas très agréable… J’avais les doigts complètement gelés… Une fois le soleil levé, on peut se baigner dans une piscine d’eau thermale, à quelques mètres des geysers. Je ferai bien sûr l’essai. Mais l’eau étant à 28°c, donc en dessous de la température corporelle, cela n’a pas grand chose d’agréable, vu la température extérieure…

L’après-midi, nous irons visiter la Valle de la Luna, qui porte le même nom que le site que j’ai visité en Argentine dans la Valle Fertíl. L’envie de comparer est forcément là. Et je dois dire que je préfèrerai de très loin la Vallée de la Lune chilienne. Le plus beau site selon moi du désert d’Atacama. Nous irons voir le coucher de soleil d’un point de vue exceptionnel, la Piedra del Coyote.

Le lendemain, Rita partira en Bolivie de son côté. Quant à moi, j’irai visiter les lagunes de l’Altiplano, une journée entière à passer de lagune en lagune. De la lagune d’Aguas Calientes et ses Piedras Rojas à la lagune de Chaxa en passant par les lagunes de Miscanti et Miñiques, je me régale des paysages. Une très belle journée en compagnie de chiliens et de brésiliens, et un guide rigolo.

Le désert d’Atacama est aussi connu pour ses tours astronomiques uniques au monde, le ciel étant l’un des plus clairs et donc les plus propices à l’observation des étoiles. Malheureusement, le jour où je l’avais réservé, le ciel est couvert ! Je déciderai donc de rester une journée en plus et tenter ma chance le lendemain, en espérant que le ciel se dégage en cours de journée. Je passerai mon vendredi et mon samedi à me reposer. Et par chance, en milieu d’après-midi, les nuages disparaissent le dernier jour. La chance est avec moi !

Samedi soir donc, je me joindrai à un groupe de français pour aller observer les étoiles à partir de 21h jusqu’à 23h30. Alain Maury, un astronome français vivant à San Pedro, nous apprendra à lire le ciel. Un ciel absolument exceptionnel, rien à voir avec ce que l’on peut voir en Europe. J’avais pu apprécier des ciels aussi beaux en Afrique, perdus dans le désert de Namib, au milieu du Delta d’Okavango, ou sur les hauteurs du Milanje. Mais les explications sont sans égales. On peut voir l’incroyable voie lactée, des galaxies lointaines, des étoiles filantes à gogo et Saturne. Je repars de ce tour avec l’envie d’en apprendre plus sur notre ciel.

Plein de beaux souvenirs en tête, je quitte San Pedro le lendemain, après avoir passé cinq très belles journées. Et c’est pour trois jours de traversée de l’Altiplano bolivien que je m’embarque avec pour point final l’incroyable Salar de Uyuni.

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