Ultime chapitre de mon tour du monde : l’Asie du Sud-Est. Et c’est par les Philippines que je commence mon parcours. Pendant trois semaines, je ferai des sauts de puce d’ile en ile, en passant par Palawan et les Visayas, pour découvrir les belles plages et la multitude d’ilots que comptent les Philippines. Retour sur la première semaine à Palawan.
Je quitte Sydney le lundi 4 avril, direction Manille, la capitale des Philippines. Changement de continent donc ; je laisse l’Océanie derrière moi et rejoint Asie. Il me reste un tout petit peu moins de deux mois pour découvrir une partie de l’Asie du Sud-Est, l’objectif étant de rejoindre Bangkok fin mai pour mon retour en France. Mon parcours me fera passer par les Philippines, Kuala Lumpur en Malaisie, le Cambodge, le Laos puis la Thaïlande.
Les Philippines comptent pas moins de 7100 iles ; aussi me fallait-il donc choisir quelques unes d’entre elles pour mon séjour, le transport étant plutôt difficile et lent aux Philippines et l’idée n’étant pas de courir d’une ile à l’autre tout le séjour. J’arrêterai mes choix sur l’ile de Palawan, ainsi que les Visayas, et qui comptent notamment Panay, Guimaras, Negros et Siquijor.
J’arrive à Manille le lundi en début de soirée. Comme souvent, je fais le choix de ne pas visiter la capitale. Ce genre de ville ne m’intéresse pas, en particulier Manille, qui a plutôt mauvaise réputation. J’ai donc réservé un vol domestique pour changer d’ile et aller directement à Palawan, incontournable aux Philippines, connu pour ses eaux cristallines et l’archipel de Bacuit au nord de l’ile.
Mon vol partant au petit matin le lendemain, je passe la nuit à l’aéroport. J’arrive à 7h à Puerto Princesa, principale ville de Palawan. Et j’enchaine immédiatement par un bus pour El Nido, au nord de l’ile, point d’accès de l’archipel de Bacuit. Deux jours de voyages donc pour rejoindre El Nido depuis Sydney ; avec une nuit à l’aéroport, autant dire que j’arrive épuisé. Et le changement de climat demandera certainement quelques jours d’adaptation.
Je profite de l’après-midi sur place pour me reposer et préparer les prochains jours. Depuis El Nido, de nombreuses agences proposent des tours en bateau d’une journée pour visiter les iles de l’archipel de Bacuit. Le format est assez étrange ; chaque agence parle des tours A, B, C et D, chacun proposant un itinéraire prédéfini et identique d’une agence à l’autre. Chaque tour explore une partie différente de l’archipel. Les plus populaires sont les circuits A et C. Je me laisserai convaincre par ces deux là que je visiterai les deux prochains jours.
Le mercredi, je commence par le circuit A, qui passe par quelques plages de sable blanc, et des lagons principalement. Je suis un peu inquiet le matin que je vois la quantité de bateaux qui quittent El Nido, pleins à craquer de touristes. Je me demande si j’ai bien fait de prendre les deux tours les plus populaires. Je suis visiblement aux Philippines pendant la haute saison. Mes doutes seront confirmés dès le premier arrêt à la plage des Seven Commandos, que nous trouvons alpaguée par une douzaine de bateaux. L’endroit est sublime, l’eau est transparente, et le cadre superbe. Mais il y a juste trop de touristes…
A chaque arrêt, il est possible de faire du snorkelling pour admirer les fonds marins très riches de l’archipel. L’eau est à température parfaite, je pourrais y passer des heures. Et c’est rare de voir une eau aussi cristalline. J’aime beaucoup les formations rocheuses des iles et la végétation qui les recouvre.
Mes arrêts préférés de la journée seront le Small Lagoon et le Big Lagoon. Il est possible de louer un kayak pour se faufiler dans des lagons cachés ou de les faire en nageant. Je choisirai la deuxième option et c’est juste magique. Il y a du monde, mais cela se sent beaucoup moins que sur une plage. Et je suis l’un des seuls à les faire à la nage, la majorité des philippins ne sachant pas nager.
Le jeudi, sur le même principe que la veille, je fais le circuit C, qui passe essentiellement par des plages. Même constat que la veille, voire pire. Trop de monde. Et les endroits peuvent être aussi magnifiques que possible, s’il y a trop de gens sur place, c’est difficile de profiter pleinement. On frise parfois le ridicule lorsque l’on voit les philippins en gilet de sauvetage dans l’eau cristalline, se faisant tirer par leur guide, attachés les uns aux autres en file indienne.
On verra un très joli spot de snorkelling ce jour-là. Les fonds tapissés de coraux et habités par des centaines de petits poissons. Je me ferai piquer par une méduse sur le poignet, mais c’était malgré tout très joli. En fin de journée, ayant sauté une étape car il y avait tellement de bateaux que l’on ne pouvait même pas nous en approcher (oui, à ce point !), notre guide nous mène dans un lagon qui fait normalement parti du circuit D. Et là, on se retrouve tous seuls dans cet endroit magique ; le rêve…
Je quitte El Nido le vendredi matin pour aller un peu plus au sud, à Port Barton. Moins touristique qu’El Nido, l’endroit a beaucoup de charme. La plage est très jolie et les prix un peu moins élevés. Je ferai un autre tour de snorkelling sur l’archipel au large de Port Barton. Il y a nettement moins de monde, et les fonds sont encore plus riches. J’ai vu de nombreux poissons clown dans leurs anémones.
Je retourne finalement sur Puerto Princesa le dimanche après-midi pour prendre mon vol le lendemain pour Iloilo, sur Panay dans les Visayas Occidentales.
Palawan, c’est effectivement un endroit magnifique. Les plages sont superbes, l’eau d’une qualité rare. Et ce n’est finalement pas si étonnant qu’elle attire beaucoup de touristes. El Nido est un peu victime de son succès à mon gout. Le plus frustrant en réalité c’est qu’il n’y a pas tant de touristes que cela. C’est principalement un souci d’organisation. Les agences saturent les lieux d’intérêt en amenant toutes leurs clients aux mêmes endroits au même moment avec leurs circuits prédéfinis. Un peu comme si c’était voulu que tout le monde débarque au même moment, quand il serait possible de se coordonner et faire les visites à tour de rôle. La plupart des touristes étrangers avec lesquels j’ai discuté sont repartis aussi frustrés que moi. Les philippins, quant à eux, sont plutôt ravis. Cela me rappelle un peu la Chine et le gout du tourisme de masse. Nous sommes certainement trop exigeants…
Mais delà de l’exigence, je pense que cela vient des attentes que l’on a en arrivant. Je voyais les Philippines comme un des pays d’Asie du Sud-Est encore un peu préservé du tourisme de masse (en opposition avec la Thaïlande ou l’Indonésie). Je pense que je me suis juste un peu trompé à ce sujet. Donc à moi de m’adapter à cela.
Après dix mois de voyage, je commence également à fatiguer pour être honnête et je recherche un peu le calme et la sérénité. Les deux semaines qui me restent, je vais tenter de rejoindre des endroits un peu plus tranquilles et lever un peu le pas, quitte à voir moins pour profiter davantage.