Le road-trip autour de l’ile du sud de la Nouvelle-Zélande continue. Après une semaine de Christchurch à Fiordland, nous terminons la boucle jusqu’à Christchurch en passant par la région des lacs, le Glacier Fox, Westland et le nord de l’ile. Un début intense pour terminer plus calmement.
Nous quittons la région des fjords le vendredi 18 mars, direction le centre de l’ile au pied du mont Cook, au lac Pukaki. C’est une grosse journée de conduite qui m’attend jusqu’au lac. 400 kms de route de montagne sinueuse. Les paysages sont une belle récompense. Nous apercevons Queenstown, située dans un cadre magnifique, entre lac et montagnes. Nous nous rapprochons des paysages du Seigneur des Anneaux et nous arrêtons ça et là pour découvrir quelques spots où le film a été tourné.
Le soir, nous campons sur le bord du lac Pukaki. Le spot est magique. On ne verra cependant pas le mont Cook, caché dans les nuages. Le lendemain, nous faisons un petit tour des lacs alentours, avant de reprendre la route vers le sud et rejoindre Wanaka, tout juste au nord-ouest de Queenstown. Le passage par le lac Pukaki était un petit détour pour me donner un aperçu de la région des lacs. Moritz y avait passé trois semaines à vélo juste avant de se joindre à moi pour le road-trip et tenait à me faire découvrir ce coin.
Wanaka est une charmante ville, au bord d’un lac ; une sorte de station balnéaire particulièrement touristique mais au cadre très agréable. Nous allons nous promener le long du lac et profitons de cette étape pour nous reposer un peu avant de reprendre la route jusqu’à la côte ouest, un peu plus au nord.
Nous atteignons le Fox Glacier le dimanche 20 mars, après une longue route sous la pluie depuis Wanaka. On s’arrêtera en chemin pour visiter la forêt et quelques cascades dans le parc national du Mont Aspiring, mais je mange surtout du kilomètres jusqu’à Fox Glacier. Nous campons dans un Holiday Park dans la ville de Fox Glacier, abrité par un grand arbre pour limiter l’impact de la pluie sur les tentes. L’orage continuera toute la nuit.
Le temps est annoncé au plus bas dans les jours qui viennent, mais nous avons appris à ne pas trop nous fier à la météo en Nouvelle-Zélande, les prévisions changeant radicalement tous les jours. Et c’est finalement sans la pluie que nous visiterons les glaciers Fox et Franz Josef le lendemain. La chance nous profite encore un peu.
On ne pourra toutefois pas s’approcher du glacier Fox, le sentier étant fermé à cause des intempéries des derniers jours qui augmentent les risques de chute de pierre. C’est donc la petite déception, car il faudra se contenter d’une vue à 1500 m du glacier. Pour ma part, je n’attendais pas grand chose des glaciers néo-zélandais, ayant été déjà très gâté par les glaciers de Patagonie qui comptent parmi les plus beaux au monde.
Le glacier Franz Josef, à une cinquantaine de kilomètres au nord, permet de se rapprocher davantage. Le sentier d’approche est d’ailleurs très sympa en lui-même. Il faut traverser des petits cours d’eau, ce qui ajoute un peu à l’aventure. Le glacier était joli, mais nous ne sommes pas assez près pour vraiment admirer les lueurs bleues et les nuages ne le mettent pas en valeur.
En résumé, le passage par les glaciers était sympa, mais sans plus. Un peu trop de monde à mon gout ; la deuxième fois en Nouvelle-Zélande depuis Milford Sound. Mais c’est surtout que j’ai un petit sentiment de déjà vu. Je suis persuadé que les glaciers dans les Alpes en Europe sont plus impressionnants.
Nous reprenons la route vers le nord en début d’après-midi. Nous souhaitons rejoindre la Golden Bay le lendemain à 600 kms des glaciers. Là-bas, nous allons dormir chez l’habitant puisque Moritz est rentré en contact avec une amie de la mère de sa copine qui vit à Takaka et elle nous a gentiment proposé de venir passer quelques jours chez elle. C’est donc dans cette perspective que nous remontons la côte du Westland. Nous passons la nuit du lundi à Rapahoe, au bord de la plage. Puis, je faisons les 400 kms restants le lendemain, en passant par les Pancake rocks, une sorte de formation géologique étonnante toute en couches.
Nous arrivons à Takaka le mardi en fin de journée. La route a été longue, je suis épuisé. Nous sommes à nouveau passé à travers les gouttes. Nous faisons la connaissance de Doris et son mari chez eux. Ils nous proposent très gentiment de passer la nuit dans l’ancienne chambre de leur fils et de se joindre à eux pour manger les moules qu’ils sont allés ramasser sur la plage dans l’après-midi. Des moules énormes et délicieuses ! La belle vie quoi…
Le lendemain, nous nous réveillons sous une pluie torrentielle, qui durera toute la journée. Il faut reconnaitre que l’on ne pouvait pas être dans un meilleur endroit qu’ici pour rester bloqué une journée à l’intérieur. Ma bonne étoile continue de veiller sur moi. Au chaud et au sec, on profite de la journée pour se reposer. De mon côté, je finis le dernier Harry Potter, deux mois après avoir entamé la série.
Le jeudi, le soleil est de retour ! L’orage est passé, après 24 h de pluie non stop. Plus de 300 mm sont tombés en une journée ! Si bien que de grosses inondations et quelques glissement de terrain ont bloqué toutes les routes alentours. On restera donc une troisième nuit chez nos hôtes, le temps que la seule route d’accès pour Takaka soit débloquée pour en sortir. Les champs sont entièrement inondés, les rivières sorties de leur lit, et coupent par endroit les routes. C’est assez impressionnant. Pour sortir de la ville, il faut franchir certains cours d’eau qui se sont formés en travers de la route. Il faudra attendre le début d’après-midi pour que le niveau de l’eau ne baisse un peu et nous permettent franchir les cours d’eau avec la voiture (assez flippant d’ailleurs…).
On ira jusqu’à Farewell Spit, à l’ouest de Takaka. Je ne suis pas super emballé par cette sortie, mais cela fait du bien d’être de nouveau dehors après la pluie. Pour remercier nos hôtes pour leur accueil chaleureux, je ferai des crêpes le soir. Nous repartirons le lendemain de chez eux, après trois nuits dans leur charmante villa. Le calme et la sérénité de leur jardin me manquera beaucoup.
Nous passons toute la journée du vendredi à visiter la Golden Bay et le parc national Abel Tasman. Les plages sont très jolies. Nous serons tout de même un peu déçu du parc Abel Tasman, assez long à traverser pour ne voir que quelques plages et beaucoup de forêt. En réalité, il faudrait faire une rando de plusieurs jours pour en profiter pleinement. Nous ne resterons pas la journée suivante comme nous l’avions prévu dans le parc, et reprendrons la route.
Après une nuit à Motueka, nous continuons vers l’ouest en passant par Nelson et le “centre de la Nouvelle-Zélande”. Nous nous arrêtons à Anakiwa, la porte d’entrée du fjord Queen Charlotte, où nous passerons deux journées. Le camping où nous restons est l’un de mes préférés avec celui de Slope Point. C’est une ferme très calme, où l’on nous accueille avec du “banana bread” et des granulés pour nourrir les moutons. Sympa non ?
Le dimanche de Pâques, nous allons nous promener sur un bout du Queen Charlotte Track, un sentier de trois jours qui traverse le fjord. Les paysages sont spectaculaires ! Beaucoup font ce sentier en VTT. Moritz compte d’ailleurs y retourner avec son vélo et faire le “single track” en entier.
Le road-trip touche à sa fin le lundi quand nous commençons la redescente jusqu’à Christchurch, 400 kms plus au sud. Nous passons par le charmant port de Picton, d’où part le ferry qui relie l’ile du sud et l’ile du nord. Nous traversons la région des vins de Marlborough, avant de longer la côte est à nouveau jusqu’à Kaikoura, la capitale néozélandaise des baleines.
Peu avant Kaikoura, nous allons voir les bébés otaries de Ohau Waterwall. C’est une garderie naturelle pour les otaries ; les parents y déposent leurs petits avant d’aller chasser en mer. Et les bébés remontent le cours de la rivière jusqu’à une jolie cascade et jouent entre eux sous le regard des plus âgés. C’est l’un des moments les plus adorables et touchants de ce voyage.
Nous passons notre dernière nuit du road-trip à Kaikoura, dans un camping sur la plage avec nos tentes à quelques mètres de l’océan. Nous choisissons de ne pas faire de croisière à Kaikoura pour voir les baleines et les dauphins. C’est un peu cher, et j’ai peur de me retrouver à nouveau dans un truc à touristes. Nous nous contentons des otaries qui se reposent au soleil, sous le regard amusé des touristes.
Nous faisons les derniers 200 kms jusqu’à Christchurch le mardi 29 mars. Nous arrivons en milieu d’après-midi, après 19 jours sur les routes de l’ile du sud et 4300 kms au compteur. La boucle est bouclée. Je repars le soir même en avion pour Auckland, après avoir déposé la voiture à l’aéroport.
Nos chemins se séparent avec Moritz. Nous avons passé de très bons moments en Nouvelle-Zélande, et je me réjouis d’avoir eu sa compagnie pendant ces trois semaines. Les rencontres ça reste le point fort d’un voyage à mon sens. Partir seul ne veut pas dire rester seul tout le voyage ; c’est se mettre dans les meilleures conditions pour faire de nouvelles rencontres. Et ce road-trip sans Moritz n’aurait pas été le même…
On m’avait dit avant de venir en Nouvelle-Zélande “tu verras, où que tu ailles, c’est beau”. Et c’est vrai, les paysages sont splendides où que l’on regarde. On se sent vraiment en pleine nature en Nouvelle-Zélande. Ce qui m’a surpris le plus c’est les moyens qui sont mis à l’attention des visiteurs. Les parcs sont tous gratuits et les infrastructures ne manquent pas, où que l’on soit. Douches, toilettes, parkings pour les campervans et campings sont disponibles gratuitement un peu partout.
Nous avons fait le choix avec Moritz d’aller dans des campings privés pour avoir un endroit où cuisiner, sans acheter de réchaud. Mais il est tout à fait possible de parcourir toute la Nouvelle-Zélande gratuitement en autonomie avec son campervan ou sa voiture et sa tente. Il n’y a plus beaucoup de pays dans le monde où c’est encore possible !
Au delà des infrastructures, ce que je retiens c’est l’accueil formidable des néo-zélandais. Ce sont des gens très sympathiques et chaleureux. Ils ne sont pas très nombreux, et ils sont très heureux de voir des touristes du monde entier parcourir les routes pour découvrir leur pays. Et ça fait vraiment plaisir à voir. Il y a une très bonne énergie dans ce pays, et je comprends les gens qui finissent par y rester.