Je continue mon tour des pays en “guay” pour découvrir le fabuleux Uruguay. Avec l’envie de voir un peu du pays, je me lance dans un petit marathon d’une semaine, traversant le pays d’ouest en est pour redescendre jusqu’à Colonia en longeant la côte. Je passerai chaque nuit dans un endroit différent, passant de grandes villes ou villes moyennes à petites bourgades au fin fond de la campagne uruguayenne. A moi le pays des “gauchos” (cowboys sud-américains) !
Je quitte le Paraguay le vendredi 4 septembre. Petite traversée de frontière d’Encarnación à Posadas avec le même bus local qu’à l’aller, et me voilà au terminal de bus de Posadas où je partirai en fin de soirée pour Concordia. C’est la ville frontalière, la plus proche de Salto en Uruguay. Courte nuit et j’arrive à l’aube à destination. Repassage de frontière par un autre bus local, puis de Salto un dernier bus et me voilà à Dayman en fin de matinée.
Dayman est la raison pour laquelle je suis entré en Uruguay par Concordia / Salto. C’est une station thermale qui attire uruguayens et argentins à l’année. Et l’idée de passer une journée dans les bains chauds d’eau thermale me bottait bien. Une petite journée repos pour prendre un peu soin de moi-même, voilà ce qu’il me fallait. Je passerai l’après-midi entière dans cet immense complexe thermal, alternant entre piscines de différentes températures. J’adore l’ambiance de ces bains ; des familles, des bandes d’amis, des personnes âgées se sont déplacées ce samedi pour passer la journée ensemble, en partageant le maate, la boisson traditionnelle qui s’apparente au thé et que l’on boit en groupe au Paraguay, en Uruguay et en Argentine.
Après une première nuit en tente, je reprends la route vers le sud et rejoins la ville de Paysandú, la deuxième plus grande d’Uruguay. J’irai me promener le long du fleuve Uruguay, toute la fin d’après-midi, retrouvant à nouveau les uruguayens en ballade dominicale, tous avec leur maate à la main sans exception. Une après-midi très agréable en somme.
De Paysandú, je rejoins le lendemain Tacuarembo au nord du pays. L’objectif est de s’immerger dans le pays des gauchos, et traverser le pays jusqu’à Chuy sur la côte atlantique, à la frontière avec le Brésil. Pendant ces deux jours, je traverse d’immenses étendues de pâturage, couvertes de vaches et de chevaux. Les paysages sont très beaux. Je croise de nombreux fermiers (les “gauchos”) sur leur cheval, qui parcourent leurs terres pour regrouper leur bétail.
Ces quatre derniers jours, c’est exactement ce qu’il me fallait pour me remettre d’aplomb. J’ai changé un peu de style par rapport au reste du voyage. Je suis sorti un peu des sentiers battus et je n’ai pas tellement cherché à visiter. Juste me balader dans un pays que je connais peu. Une façon assez particulière de se remonter le moral me direz-vous et de lutter contre la solitude que de s’isoler davantage. Mais il s’est trouvé que cela a bien fonctionné. Je n’ai pas rencontré un touriste. Je n’ai pas cherché à rencontrer du monde. J’ai juste pris du temps pour moi. Et au final, cela m’a permis de découvrir une jolie facette de ce pays. Et de mieux observer les habitants et leurs coutumes.
J’avance sur mon itinéraire en ralliant le 9 septembre Cabo Polonio un peu au sud sur la côte. C’est un petit village de 97 habitants au milieu d’un parc national. Pour y accéder, il faut parcourir 10 kms en 4×4 sur une route sableuse, à travers des dunes de sable. Un peu perdu au milieu de nulle part, ce village n’est pas alimenté en électricité, les maisons sont donc autonomes et ont chacune leur panneau solaire et éolienne. Il ne faut pas beaucoup de temps pour s’apercevoir que le village est tenu par des hippies, un peu en décalage avec le reste. Les maisons, la plupart construites avec des matériaux récupérés, ont des couleurs très originales. Mais au delà de tout ça, Cabo Polonio est surtout connu pour ses colonies de lions de mer qui y vivent à l’année. Son phare peut aussi être visité et donne une merveilleuse vue sur le cap.
Je rencontre à Cabo Polonio un très sympathique groupe de backpackers dans mon auberge, qui se trouve être la seule ouverte à cette saison. Car oui, j’y suis en plein hiver. Et ce n’est pas vraiment le moment idéal pour profiter du soleil ou surfer. Un charmant mix d’anglais, américains, canadienne, allemande et français feront de cette soirée passée tous ensemble un très bon moment. Je rencontre notamment Vincent, de Saint-Etienne, lui aussi en voyage au long court (son blog en vidéo ici) et c’est ensemble que nous repartirons le lendemain à Montevideo.
Ainsi, après avoir beaucoup randonné à Cabo Polonio, je reprends la route pour la capitale du pays le lendemain. Vincent a déjà passé quelques jours à Montevideo donc il connait la ville et une bonne auberge. Je suis donc mon nouveau compagnon de voyage. Le courant passe très bien entre nous. Il faut dire que c’est agréable de rencontrer un français en route, surtout quand on a pas parlé français depuis des semaines. Et surtout un français de ma région ! On passera la soirée ensemble autour d’une bonne sangria et de vin uruguayen.
Le vendredi 11 septembre, je visite un peu le centre-ville de Montevideo, puis j’irai me promener le long de la plage avec Vincent. En fin d’après-midi, je reprends la route et quitte Montevideo pour aller à Colonia del Sacramento. C’est mon point final sur cet itinéraire uruguayen et certainement l’un de mes endroits préférés ! Je laisse Vincent qui reste une journée de plus à Montevideo ; on se retrouvera dans le ferry pour Buenos Aires le lendemain.
De mon côté, je visiterai la pittoresque vieille ville de Colonia le lendemain, me régalant de ces bâtiments colorés et de ses rues pavées. Un vrai petit paradis pour les amateurs de photos. C’est amusant de retrouver un peu les touristes, car Colonia est certainement l’endroit le plus touristique que j’ai vu depuis Iguazu. On se croirait dans le vieux Lyon ou le vieux Nice. Juste le nombre de touristes qu’il faut pour rendre l’endroit vivant, sans le transformer en Disneyland.
Dans l’après-midi, je rejoins le port et embarque à bord du ferry pour Buenos Aires, à une heure et demi de l’autre côté de la baie. J’y retrouve Vincent, avec qui je passerai les prochains jours dans la capitale argentine.
Bilan de ces sept jours en Uruguay très positif. Je dois avouer que je n’avais pas l’intention au départ d’y passer plus de 2 jours, puis je me suis laissé convaincre au fil du voyage par les voyageurs rencontrés en route et j’ai décidé de consacrer plus de temps à ce petit pays. Et je ne regrette pas mon choix.
C’est mon dernier arrêt sur la côte est avec Buenos Aires. Quelques jours dans la capitale argentine et je rejoins la Cordillère des Andes, que je ne quitterai plus les deux prochains mois.
Certains endroits feraient presque penser à la Bretagne française ou l’ecosse tellement c’est verdoyant et le ciel gris !
ça laisse rêveur ces paysage.