Envie d'Ailleurs

Trek au Mulanje

Weekend randonnée en perspective. Je continue ma route vers le sud du Malawi pour m’arrêter au Mulanje, une chaine de montagnes, la deuxième plus haute d’Afrique Australe, après le Drakensberg. 3 jours et 2 jours de trek pour atteindre le sommet du Sapitwa qui, du haut de ses 3001 m, domine le massif.

Je quitte Cape MacLear le vendredi 31 juillet aux aurores. Un marathon de bus m’attend jusqu’à Likhubula, le porte du Mulanje. Toute la journée, j’enchaine trois bus en passant par Mangoshi, Blantyre and Mulanje Town. Dans le dernier bus, je rencontre un groupe de cinq canadiens qui viennent à Mulanje avec le même plan en tête que moi. Ils sont “volunteers” au Malawi pour l’été (comprendre en stage, mais ça fait tellement mieux de se dire “volunteer” en Afrique). Très sympas, nous nous mettons rapidement d’accord pour prendre un guide tous ensemble et partager les prochains jours.

Un guide est en effet nécessaire pour randonner dans le Mulanje. De nombreux chemins le parcourent et on peut aisément s’y perdre, d’autant qu’il n’existe pas vraiment de carte du coin. De nombreuses huttes sont réparties sur le plateau du Mulanje. On peut y passer la nuit mais il faut amener ses provisions car il n’y rien sur place. C’est donc chargé de trois jours de vivre qu’il faudra partir. Un petit tour au marché de Likhubula et me voilà paré pour ce trek.

Nous commençons l’ascension du Mulanje le samedi 1er août au petit matin. Voilà deux mois aujourd’hui que le voyage a commencé. Le temps passe vite, comme je m’y attendais. Et je suis sans cesse émerveillé par ce que je vois. Aujourd’hui encore, les paysages du Mulanje sont grandioses ! Et c’est en compagnie d’un groupe très sympathique que je fête ces 61 jours de voyage.

L’ascension est dure, il faudra bien quatre heures de montée avant de trouver le plateau du Mulanje. La pluie aura rendu cette marche plutôt agréable, nous rafraichissant à mesure que nous progressons vers les hauteurs. Nous avançons à un rythme relativement lent, pour s’adapter au pas de chacun. Mais étant le plus chargé de tous, je suis content de ne pas courir pour une fois. Les autres ont fait appel à un porteur pour les aider avec leur énorme sac de provisions pour cinq. Avec l’eau, les provisions, sacs de couchage et vêtements de rechange, je pense que mon sac dépasse les dix kilos.

La vue du plateau est un soulagement pour chacun d’entre nous, épuisés par cette montée très raide. Les paysages du plateau sont magnifiques. La montagne… voilà qui dépayse après ces dernières semaines à ne croiser que des plaines. Et la randonnée, même si la reprise est difficile, me fait un bien fou !

Nous déjeunons sur le bord d’une rivière, dont l’eau pure est potable et fraiche. Nous gagnerons la Chisepo Hut en fin d’après-midi après bien sept heures de marche. Quel plaisir de poser le sac ! Les épaules auront travaillé autant que les jambes… Nous avons le luxe d’avoir chacun un matelas pour la nuit dans la hutte. Du campement de compet !

Lever 6h le deuxième jour pour continuer la marche jusqu’au sommet. Seuls quatre d’entre nous font l’ascension, et une abandonnera en route. La montée est encore bien raide… 3 heures à escalader des pentes glissantes et à jongler entre les rochers. Mais le bon côté, c’est que nous sommes légers cette fois-ci, la majorité de notre équipement étant restée dans la hutte.

La vue au sommet est extraordinaire. Une jolie récompense après ces longues heures de marche. L’Afrique Australe s’étend sous nos pieds; au loin vers le sud, les sommets du Drakensberg sont les seuls à nous dépasser de quelques mètres. Nous voyons à perte de vue les terres du Malawi et du Mozambique. Au pied de la montagne, d’immenses plantations de thé s’étendent sur des kilomètres. Voilà ce que j’aime dans la randonnée : ce plaisir lorsque l’on a atteint son objectif et que les paysages nous émerveillent.

De retour vers midi à la hutte, nous reprenons nos sacs et entamons notre redescente. Le but est de rejoindre en fin de journée la hutte Chambe, quatre heures de marche plus bas sur le plateau. Les paysages de la veille défilent à nouveau sous nos yeux. La hutte se situe près d’un petit ruisseau ; c’est un vrai petit bout de paradis en montagne. On ira se rafraichir les pieds dans le ruisseau, avant d’aller se mettre au chaud dans la hutte tandis que la nuit tombe. Les nuits sont fraiches en montagne. Je prends un plaisir fou à observer le ciel au Mulanje. Pas un poil de lumière vient polluer le ciel, la voie lactée est magnifique. Ca me rappelle les nuits au delta d’Okavango ou dans le désert namibien.

Le lundi, nous partirons très tôt le matin pour terminer notre descente jusqu’à Likhubula. Trois heures de marche plutôt facile. Et un dernier au revoir à ces montagnes que j’ai tant aimé ce weekend. Nous arriverons au lodge vers 10h du matin. Une bonne douche m’y attend, après deux jours sans se laver.

Je quitte le Malawi ce jour pour rejoindre le Mozambique. La frontière du même nom que la montagne est à une trentaine de kilomètres. A l’arrière d’un camion, je rejoins le village de Mulanje et j’enchaine directement avec un mini-bus pour la frontière. La route au milieu des plantations de thé sur fond de montagne est splendide. Surement l’une des plus jolies que j’ai faite au Malawi.

Et c’est ainsi que je m’apprête à rentrer au Mozambique. L’aventure va se corser je vous le dis !

Laisser un commentaire